dimanche 10 mai 2015

Le voyage d'Espagne - Portman et Montemares


21.4.15. Au bout d’une route qui traverse tantôt des champs d’orangers à perte de vue et tantôt des déserts qui ressemblent à des sierras mexicaines, après quelques lacets s’ouvre un panorama à couper le souffle, la Playa de Portman. Curieux ce nom anglophone pour une plage qui paraît être le bout du monde. Au sommet d’un pic un vieux phare sur sa maison XIXème siècle domine une baie oblongue avec un petit port presque miniature niché tout au fond, dont l’embouchure longe une plage de sable noir. Les mines à proximité immédiate semblent avoir contaminé toute cette baie qui paraît triste, le vent violent ajoutant à cette impression oppressante dont nous aurons pu échapper en nous blottissant contre une maçonnerie de la digue, juste au-dessus de l’eau.
La vue de ce mince refuge est alors toute autre, panoramique sur des montagnes majestueuses qui évoquent pour moi ce que Gibraltar dans mon esprit devrait être (la réalité de ce site étant finalement toute différente).

Arrivée enfin au Montemares Golf Luxury Resort (quel nom pompeux !), un véritable villache niché à flanc de montagne dans lequel on pénètre presque humblement en franchissant un poste de garde occupé par des cerbères à l’allure de guérilleros auxquels il ne manque que le cigare, alors qu’ils ne contrôlent rien, la barrière s’ouvrant dès qu’on s’en approche. Curieuse sensation de croiser ces gardes qui semblent n’être là que pour donner le change, éloigner les importuns ou rassurer ceux qui se pensent membres d’une élite.



L’appartement est probablement aussi vaste que le notre à Paris, avec un grand balcon, que dis-je une terrasse recouverte d’un claustra de bois sombre, donnant sur la piscine en contrebas et ouvrant sur une forêt de pins qui masque partiellement le versant opposé avec la suite du village. Un peu plus loin, à proximité d’un moulin qui paraît sans âge, quelques maisons auraient pu être dessinées par Dali avec des cheminées qui d’ici paraissent des œufs.


Pendant deux jours nous aurons l’impression de vivre au milieu du luxe pour des vacances inaccessibles, comme en témoignent ces lits de piscine en baldaquin d’où pendent des voiles laiteux ondulant au vent. Mais c’est là l’effet de la crise qui a secoué ce pays, les sites touristiques recherchent de la clientèle…



Voyage jusqu’au bout de l’Espagne en pensant ne croiser que des Espagnols mais dès le premier jour des Français prennent notre suite à table ; à Valence une famille de Français s’installe au même café ; dans la crique de Portman où pourtant il n’y a rien si ce n’est deux pêcheurs et trois surfeurs, des Français croisent notre chemin et arrivés à Montemares nous partageons le parking avec des Alsaciens. Dépaysement garanti et si l’idée nous prenait d’aller dans un bar à tapas au village, c’est pour en trouver tenu par des Anglais et fréquentés par des golfeurs britanniques…


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