mercredi 12 décembre 2018

Ensemble national de danse d'Ukraine




L'ensemble VIRSKY représente partout dans le monde l'art de la danse ukrainienne. Du nom d'un célèbre danseur fondateur de ce groupe, Virsky offre une vision de la culture ukrainienne faite de costumes lumineux, de danses virevoltantes, d'humour, de rapports de force.

Pendant deux heures, le spectateur est emmené dans un rythme qui alterne calme et folie, séduction et déploiement de muscles, le tout avec une maitrise qui coupe le souffle à chaque instant.


On connait les danses russes, cette capacité de tendre la jambe droite avec une souplesse déconcertante : il faut imaginer plus que cela et pendant 2 heures d'affilée. Faire le grand écart est un exercice qu'il n'est pas donné à tout le monde de réussir ; le faire en vol à plus d'un mètre de haut relève de la haute compétence, jeu de mots compris.

Ces groupes d'hommes qui rivalisent d'adresse, de force pour s'impressionner mutuellement, le tout dans une complicité manifeste que traduisent les regards, offrent des scènes étonnantes. Savez-vous marcher sur les pieds mais genoux repliés ? C'est dur à faire mais si vous ajoutez comme difficulté de tendre la jambe vers l'avant en plus, c'est impossible. J'ai essayé, je me suis coincé un muscle rien qu'en avançant une jambe. Oui mais eux le font et vite, presque en courant ! Et comme un tour de piste ne suffit pas, ils en font plusieurs et reviennent même mettre une couche supplémentaire.


Dans une lumière brillante ou douce, les costumes participent pleinement au spectacle, reflétant la lumière par un banc incroyable (on aurait pu penser à ces vieilles publicités d'une marque de lessive qui lavait plus blanc que blanc), des couleurs chatoyantes, des plis et surplis, bottes rouges, casquettes ou chapeaux campagnards.


Deux heures de folie, à n'en pas croire ses yeux, à s'exclamer devant des performances à chaque instant surprenantes.
Merci Virsky !

lundi 15 octobre 2018

New York, s'émerveiller en promenade


On parle de New York comme d’un grosse pomme, dont je n’ai vu ni la forme ni les pépins, et d’une ville qui ne dort jamais. Si j’en crois les bruits de la circulation qui ont tenu compagnie aux insomnies du décalage horaire cette réputation n’est pas usurpée.
A New York il faut tenir le bruit comme les lumières. Les sirènes déchirent l’air et si elles ne suffisent pas, la trompe rugissante des camions de pompiers ajoutent à l’ambiance.



La lumière s’y déverse dans une débauche d’excès, une accumulation presque écoeurante quand on songe à toute l’énergie qu’il faut pour assurer ces éclairages permanents.
Choc des cultures pour des européens habitués à vivre dans le culte de l’économie d’énergie.




Mais tout est choc à New York et je ne suis même pas sûr que les vrais new-yorkais s’en remettent vraiment eux-mêmes.
La France impose le principe de protection du consommateur, les prix doivent être affichés toutes taxes comprises et inclure le prix du service ; foin de ces embarras, les prix à New York sont hors taxes et le pourboire est une règle pour laquelle tout est fait pour culpabiliser le consommateur. Le plus direct consiste à lier le taux du pourboire à la satisfaction du client sur le service, afin de jouer sur la culpabilité sans aucun souci du décalage colossal que cela représente quant au montant.



Il faut séjourner plus longtemps pour avoir le temps de trouver des adresses où se restaurer convenablement. Les guides vous fournissent bien des adresses mais en général elles sont à l’opposé de là où vous êtes à l’heure d’un repas. Il y a de tout pour se nourrir mais pour bien se nourrir c’est un autre sujet.
En revanche inutile de s’angoisser pour l’heure, du moment que le cuisinier est là le service est possible, parfois loin dans la nuit. L’idée du repas à heure fixe est bien française, loin d’être une préoccupation new-yorkaise.



Finalement j’ai adoré New York, comme un parisien peut aimer une autre grande ville, un peu en la comparant à ce qu’il connait dans une sorte de prétention intellectuelle de celui qui croit son environnement le plus extraordinaire qui soit.
Quoi qu’on en dise, quoi qu’on veuille, New York sera toujours cette ville aussi unique qu’extraordinaire dont les habitants n’ont peut-être pas conscience au quotidien à l’instar des parisiens.















mercredi 3 octobre 2018

A Londres, le Making of Harry Potter


On parle souvent de la magie d'Harry Potter® sans jamais vraiment penser à la portée de ces mots. C'est facile de parler de magie face à cette série de livres, on pourrait dire que cela manque  cruellement d'imagination. Autant parler du caractère animal de la Planète des Singes...
Sauf que le fait de franchir les portes du studio de Warner Bros à Watford, au nord de Londres, c'est changer de monde et se projeter dans un contexte où la magie n'est pas celle d'Hocus-Pocus ni d'Abracadabra mais celle d'une ambiance où à chaque instant le visiteur est pris d'émoi. 

Pour ceux qui aiment l'Histoire (pas seulement les histoires) toucher du doigt les lieux, les pierres, qui ont traversé les temps et vécu des heures plus ou moins glorieuses provoque une émotion intense. En touchant ces pierres ou en approchant ces objets on touche cette Histoire en direct.
La visite des studios d'Harry Potter® apporte une sensation de même nature.

Ce sont là les décors qui ont servi pendant 11 ans au tournage des 8 films de la série, des scènes devenues mythique comme la Grande Salle ou familières comme la Salle commune de Gryffondor®.
Disposés dans un parcours ludique, ces décors se laissent apprécier jusque dans leurs petits détails et restent même vivants grâce aux flammes simulées dans la cheminée. Simple jeu de lumière sur de la vapeur d'eau, l'effet reste saisissant.

Il suffit ensuite de plisser un peu les yeux pour voir les scènes du film. Ce ne sont pas des décors qui ont été recréés mais qui ont été regroupés pour être vus.
Ces décors sont agrémentés par des costumes disposés sur des mannequins sans visage et que l'on retrouve dans les films. Ainsi cette robe ayant servi pour Harry Potter® lors du tout premier film a un côté charmant, surtout avec le chapeau en tissus que l'on ne retrouvera plus dans les films suivants.

La visite permet encore de découvrir que certaines scènes que l'on aurait pu penser créées par des effets spéciaux résultent tout simplement d'une bonne mécanique habilement créée, comme la serrure à serpents de la Chambre des Secrets. Le fameux sort "Lumos®" qui permet de faire jaillir de la lumière à la pointe d'une baguette se trouve expliqué, à la lumière puis dans le noir : effet garanti !

Effet garanti également dans la Forêt Interdite®, d'où j'ai vu ressortir un jeune garçon en larmes totalement paniqué... Il faut reconnaitre que Aragog® dans sa grotte impressionne, mais ses enfants qui descendent du plafond dans un bruit de tonnerre provoquent quelques frissons ! Signalons que l'organisation du parcours permet précisément d'éviter ce passage pour les âmes sensibles, ce qui est particulièrement subtile.

Il y a dans la visite un temps en extérieur pour voir par exemple le pont en bois de Poudlard®, qui n'existe que sur un tronçon de près de 30 mètres seulement ou encore la fameuse maison de la famille Dursley® sur Private Drive®.

Bien sûr entrer sur le quai du Poudlard Express® provoque un "whaaaaaaaa" chez absolument tous ceux qui passent le coude qui y mène. Il est possible de monter à bord, de se rendre compte que le couloir est vraiment étroit pour retrouver ensuite l'ambiance des compartiments en fonction des années des films.

Ce qui m'aura le plus impressionné aura quand même été le Chemin de Traverse® car comme il s'agit d'une rue, le visiteur est au milieu du décor, presque dans le décor. Un coup d'oeil dans les boutiques permet d'y voir comme dans les films au travers des vitrines !
Saluons l'effort de scénographie de l'ensemble et il faut bien admettre que l'arrivée dans la Grande Salle est à ce titre particulièrement soigné. Allez-y le jour de votre anniversaire si vous voulez avoir le privilège d'en ouvrir les portes... 

Alors oui, on peut sortir de là et parler, sans la moindre honte ni manque d'inspiration littéraire, de la magie Harry Potter®. La magie après tout c'est peut-être de voir cet engouement qui perdure, marqué à son extrême par certains visiteurs (oserai-je l'avouer, des asiatiques pour la plupart) qui arrivent avec l'équipement complet, robe, baguette et même lunettes rondes (je n'ai pas vérifié pour la cicatrice). D'autres se contentent de s'affirmer fan avec un sweet logoté.
Oui enfin la visite est chère, elle s'organise à l'avance et rejoindre Watford n'est pas aisé par ses propres moyens mais c'est un voyage qui mérite d'être fait !


(désolé pour le nombre élevé de ®, mais je tenais à respecter les droits de la production et de l'auteur sur les noms ici employés).


dimanche 23 septembre 2018

New York, les yeux en l'air


New York sonne comme des superlatifs que l’on alignerait sur une feuille de papier, elle est de ces villes  qui font cligner les yeux, déclenchent tous les fantasmes, stimule les envies.
Ceux qui n’en ont jamais foulé les trottoirs s’en font une opinion toujours magnifiée et imaginent des rues pavées d’or où tout est possible pour qui a suffisamment de volonté.
Il y a quelques capitales particulièrement marquantes dans le monde et New York est de ce petit monde.
Je suis arrivé à New York avec les yeux gourmands d’un voyageur avide de découvrir le plus possible, s’attendant à être à chaque pas émerveillé. Ne boudons pas le plaisir de l’excitation du premier contact, dès l’aéroport dans un Yellow Cab, du premier gratte-ciel, du premier nom reconnu. On n’arrive pas naïvement à New York la première fois, il ne peut y avoir de regard blasé chez un primo visitant.



On peut décrire la joie de voir ces noms célèbres, Madison Avenue, 5th Avenue, de franchir Central Park par son souterrain, de se trouver noyé dans une marée jaune de taxis.
Jamais je ne me suis ennuyé ni lassé du spectacle, il y a bien une magie New York.



Mais, car il y a un mais quand une description commence ainsi, sans nuage, mais je n’ai pas vu de ville fantasmé, la sensation d’être transporté dans un ailleurs improbable, au-delà de ce que l’imaginaire aurait pu créer.
Car on ne connait que trop New York, il y en a assez de photos, pléthore d’articles, débauche de films qui s’y déroulent, il est possible de partir en ayant une vision claire de chaque lieu. J’aurais pu dessiner Times Square sans y être allé.

Cette connaissance pré-acquise est nuisible à une découverte que l’on préfèrerait ex nihilo.





Il n’y a pas de satiété pour autant car New York, au-delà d’être iconique et de pleinement jouer ce rôle, est de ces villes qu’il n’est pas aisé de visiter. Il faut le temps du voyage, le budget, ce qui la sépare d’une autre capitale iconique qu’est Londres que l’on atteint plus vite et pour un prix moindre. Alors il est impossible de se promener sans se faire la réflexion « j’y suis, c’est incroyable ! », comme un voile d’émerveillement qui éblouit les yeux.
Se promener dans New York revient à rêver éveiller, les yeux au ciel, dans une étonnante verticalité.





Je n’ai pas fantasmé cette ville mais pleinement goûté et même savouré le plaisir d’y être. J’ignore si je m’étais fait de fausses idées sur New York, en tout cas j’en ai fait une vraie découverte choc.
C’est l’expérience New York que chacun vivra à sa manière, foyer d’émotions propres, richesse de chaque instant.