samedi 26 décembre 2015

Audience au tribunal de commerce de Paris



Le 10 décembre dernier, la 6ème Chambre du tribunal de commerce de Paris siégeant en formation collégiale devait entendre en audience une affaire portant sur 40 millions d'euros. Un demandeur et trois défendeurs, 8 avocats au total.

Pour ma part, je représentais le dernier défendeur dans l'ordre d'importance, le dernier aussi à prendre la parole.
Plus de trois heures d'audience, ce qui laisse le temps de croquer en attendant mon tour, tout en restant attentif à ce qui se dit, près à bondir pour réagir.

Le délibéré ne sera pas prononcé avant le mois d'avril, le tribunal voulant prendre son temps pour peser sa décision.
Voici en attendant quelques "restitutions d'audience".





 



mardi 1 décembre 2015

Coins et recoins au Palais de justice de Paris


Le Palais de justice de Paris, dans l'ile de la Cité, est un bâtiment historique composite par l'accumulation de périodes architecturales successives, depuis le Moyen-Âge jusqu'au XXème siècle.
En circulant dans les kilomètres de couloirs, il est possible de risquer un oeil curieux pour découvrir des décors pour le moins surprenants.
Ainsi cette salle d'audience de la chambre sociale qui affiche une fresque murale d'inspiration grecque antique derrière un mobilier moderne sans âme.
A contrario la salle supplémentaire de la Première chambre du TGI présente ce caractère à l'ancienne typique dans le Palais avec tapis vert et lampes en cuivre.








La salle haute de la bibliothèque de l'Ordre des avocats célèbre ses gloires passées et ses martyrs dans un cadre majestueux, aussi capable d'accueillir une exposition d'art.












Depuis les fenêtres de la salle dite de convivialité des avocats, mélange de salon et de cyber-café version chic, la vue plonge sur la cour des femmes, souvenir historique de la Conciergerie et plus particulièrement de la période sombre du tribunal révolutionnaire.


En se glissant sous l'escalier monumental de la Salle des Pas Perdus, on accède à l'atrium de la Présidence du TGI, vestibule dont la colonnade soutient l'accès à l'étage à la 3ème Chambre. Cette partie a été remaniée sous Napoléon III mais c'est le buste de Napoléon Ier qui accueille les plaideurs.


Jetant un regard depuis la fenêtre d'un couloir presque sous les combles, le promeneur du Palais pourra apercevoir juste le sommet du toit de la Sainte Chapelle et sa flèche, vue plutôt rare que les visiteurs de ce bijou offert par Saint Louis ne verront même pas !


Il en va ainsi de ce Palais qui fait franchir des siècles en franchissant une porte !



vendredi 20 novembre 2015

Ligne d'horizon


Vendredi 13, Paris a été frappé par de lâches attentats.
Ce matin-là, le soleil s'est levé en perçant une nappe de brume dans des couleurs devenant flamboyantes. Une petite aquarelle faite à la volée entre deux gorgées de café, la ligne d'horizon composée par la colline de Montmartre encore dans le noir du contre-jour.

Déjà le 7 janvier j'avais fait une photo de ce panorama qui souriait d'innocence ans l'aube rosée, juste avant de sombrer dans l'hébétude face à des actes odieux d'obscurantisme.

Comment regarder cette aquarelle maintenant sans penser que cette aube prometteuse et si belle s'est levée sur un jour qui ne finirait pas sans pleurs et sans douleurs ?


Et depuis j'ai repris mes pinceaux et ce même carnet pour capturer la lumière sur cette colline depuis le même point de vue, avec ou sans café.
Ces croquis auront le mérite de rappeler ces jours tristes et ceux qui ont suivi quand Paris s'est relevé fièrement.



Ce n'est pas finalement capturer l'instant comme un chef d'oeuvre en péril mais bien au contraire célébrer la vie qui continue presque crânement, garder la preuve que le ciel continue de jouer les heures comme les saisons avec délice et bonheur pour ceux qui le contemplent.


Et prendre le plaisir de se lancer dans une série avec l'inspiration de Monet en la matière.

"Que l'on touche à la liberté 

Et Paris se met en colère 
Et Paris commence à gronder 
Et le lendemain, c'est la guerre. "






mercredi 18 novembre 2015

Le bel automne


Le bel automne est arrivé, chantant l'été sans pour autant le dépouiller, gardant de lui le soleil encore chaud et ces dimanches qu'on voudrait ne pas voir finir.
Marchant dans une allée forestière, les rayons du soleil sabre au clair pour trancher sur l'ombre, illuminent le ballet des feuilles mortes quittant leurs branches, portées par une ronde aérienne, tombant en virevoltant jusqu'au tapis d'herbe.
Jeu de lumière et de couleurs que ces feuilles, simples points jaunes qui se détachent nettement sur le vert persistant de certains grands arbres.
Le cycle de la vie.


L'automne cette année est particulièrement surprenant. Une météo printanière offre des températures clémentes et un ciel encore bleu que viennent à peine colorer quelques nuages rarement menaçants.
S'il fallait une illustration au changement climatique, en voici une bien explicite...
En cette même saison il serait normal d'être couvert d'un gros pull et de faire face à la lumière sombre d'un ciel d'encre dans lequel soufflerait un vent frigorifiant.
Rien de tel si ce n'est quelque bise toujours légère en cette année décidément bien curieuse.





Promenade en forêt, les arbres sont maintenant bien dégarnis et laissent voir le ciel au travers de leurs ramures telles des doigts écartés.
Toutes les feuilles désormais jonchent le sol d'une couverture molletonnée sur et dans laquelle marcher est un bonheur simple et sain. Le bruit que font les pieds en fouettant ces feuilles résonnent à mes oreilles comme celui de la vague quand l'étrave d'un voilier laboure les vagues. Mouvement hypnotique répété à l'infini de la promenade qui projette ailleurs, loin des soucis divers et des préoccupations du moment. Les yeux au loin ne voient plus rien qu'une immensité rousse, ce tapis de feuilles mortes d'où sortent des troncs qui ont viré au gris.

C'est le bel automne qui prend ses droits sans que la nature ne cherche à lui résister.


jeudi 5 novembre 2015

Landevennec en poésie

Aquarelles et poèmes de l'auteur.




Landevennec,

Landevennec aux vents exposée
Au creux de la rivière doucement lovée
En un lieu magique établie
Pour de mâtines jusqu'à complies
Chaque jour comme chaque nuit
Vers les cieux faire monter une prière épanouie

La moderne abbaye d'une forêt émergeant
Fait revivre les pierres séculaires à quatre pas de là gisant

Tandis qu'en bas plongées dans l'Aulne
De vieilles carcasses hier encore fiers vaisseaux
Peuvent enfin mesurer à l'aune
Du temps qui passe au fil de l'eau
La durée de toute éternité

Et dans ce paysage inaltéré
Hors du temps mais pas hors de la vie
Les moines de cette abbaye bénédictine
Outre liqueurs et pâtes de fruits
Profitent de cette expression de la bonté divine



Au fil de l'Aulne,

L'Aulne et ses méandres
De la mer se voudraient conquérants
Et se verraient tel Alexandre
Parés d'un destin bien plus grand

Mais c'est ainsi avant la mer
Vaste obstacle s'étend la rade
Et tes eaux jusque là paradent
C'est assez beau n'en sois pas amère

De tes brumes surgissent des mystères
Sur tes flancs on jurerait des Korrigans
Et de la mer jusque dans les terres
Découvrir la Cornouaille en naviguant

Fleuve enjoué
Par un curieux pont enjambé
Au loin rejoint l'Elorn
Et peut rêver du Cap Horn

Ainsi coule en Basse Bretagne
Ce fleuve venu de la Noire Montagne
Des pieds du Menez Hom
Et au doux nom de l'Aulne







mardi 27 octobre 2015

Bricolage sur un bateau


Aujourd'hui, j'ai replongé dans le plaisir de bricoler sur un bateau. Voici deux jours je suis passé aux Affaires Maritimes de Lorient pour faire immatriculer "Pistache" à mon nom et par la même occasion transférer son port d'attache ici.
Un bâtiment au bout d'une rue qui perce vers le port de pêche, long et bas de hauteur ; l'accueil caractéristique de ces anciens bâtiments administratifs se tient dans une pièce qui semble ne pas avoir de fin, tel un corridor où le public est séparé des agents par un meuble guichet courant sur toute ces longueur.
Au loin une dame sans âge me fait signe, son guichet ne correspond pas à celui auquel j'aurais dû m'adresser selon la liste à l'entrée mais elle est seule dans cette immensité.
Le temps de saisir quelques informations, de se lamenter à essayer de comprendre pourquoi le logiciel refuse d'enregistrer les données qu'il va falloir à nouveau saisir, de pester contre l'imprimante qui n'était pas chargée du bon format de papier et me voici avec une petite carte de couleur bleue qui atteste que désormais je suis propriétaire de ce petit pêche-promenade à voile.


L'hiver va bientôt commencer et avec lui les températures trop basses pour appliquer de la peinture. Il n'est possible que de bricoler deci-delà, assez pour goûter au plaisir de cette activité.

En ouvrant un pot de mastic destiné à combler les trous et aspérités qui parsèment légitimement une coque qui en a vu d'autres, c'est une odeur si familière qui s'en dégage qu'elle me renvoie des années en arrières quand vivant en Bretagne mes temps libres étaient consacrés à bricoler sur mon bateau, déjà.

Une joie enfantine qui rappelle qu'avant de sortir à la voile il y a toujours mille réglages à faire, autant de petits travaux comme si pour un marin il y avait toujours quelque chose de plus à installer pour peaufiner le bateau et le rendre plus fonctionnel. Rien à voir avec une voiture où l'on jette négligemment ses affaires n'importe où ; dans un bateau on accroche ses affaires, on les glisse dans un vide-poche faute de quoi il sera difficile de retrouver quoi que ce soit, en tout cas de sec.


Alors à terre le marin se pose dans son bateau et se revoit en mer pour se dire ce qu'il doit améliorer pour répondre à une difficulté rencontrée un jour. Quand on n'a pas encore navigué à bord, juste après l'achat, on se projette en mer avec ce nouveau bateau, on s'imagine en pleine navigation. Le vide se fait tout autour, le bruit du vent dans les arbres devient celui qui secoue la voile et propulse le bateau.
Alors on peut se laisser aller à rêver, pour un peu on ferait semblant de tenir la barre et on sortirait les jumelles pour scruter au loin.

Mais en attendant il faudra naviguer sur papier, rester des heures le nez plongé dans une carte marine pour conserver en mémoire chaque caillou, les avantages et dangers de chaque passe. Et là aussi s'imaginer naviguant dans ces eaux pour l'instant de papier, se dire que telle destination serait passionnante à visiter.

Un plaisancier consacre à peine 5 % de l'année à naviguer , le reste du temps il en rêve...


lundi 26 octobre 2015

Lorient et ses ports

On dit de Lorient qu'elle est la ville aux 5 ports : militaire, passagers, voile, commerce, pêche.
Ce qui est certain, c'est que quand on s'y promène le port semble un tant il est partout.


La construction navale, activité d'origine qui a permis la création de la ville, d'abord appelée L'Orient, est la dernière subsistance du port militaire.


Le transport des passagers se fait modestement mais activement entre Lorient et l'île de Groix juste en face, mais aussi entre Lorient et les communes alentours, notamment sur l'autre rive.


La voile en revanche est toujours plus active notamment autour de la Cité Tabarly où les anciennes alvéoles destinées aux sous-marins abritent désormais des coureurs de mer venus là se préparer à leurs prochaines courses.


L'Histoire reste bien présente dans cette base de Kéroman où l'on peut visiter un vieux sous-marin.


Vue de l'estuaire du Ter, les oiseaux de mer semblent se désintéresser de cette activité grouillante parmi cette forêt de mats.


Quand on s'approche, on peut croiser et aborder simplement tel skipper ou même ancienne gloire de courses au large en train de travailler sur son voilier.




Sans oublier de regarder avec plaisir l'ancienne capitainerie du port de Kernevel autrefois installée dans cette belle villa...

mardi 13 octobre 2015

Au Parc de Bagatelle


On dit qu'une bagatelle est une chose futile et sans importance, voire un divertissement musical de courte durée.
C'est ainsi qu'au XVIIIème siècle, un futur roi a parié avec la reine sa belle-soeur qu'il parviendrait à faire construire un palais en un temps record, à peine trois mois.
En vis-à-vis du château de Saint Cloud encore dressé à cette époque, un petit palais entouré d'un charmant jardin est ainsi sorti de terre dans le temps prévu.
Les siècles ont passés, la Révolution a emporté la reine et une autre révolution a emporté le futur roi devenu roi à son tour.
Un autre étage a poussé sur le palais qu'un Trianon est venu compléter et une roseraie est venue nicher au creux de cet écrin unique, aujourd'hui en bordure de Paris entre le bois de Boulogne et la Seine.


Untel jardin est typique des folies que l'on créait de toutes pièces en aidant la nature lorsqu'il fallait en faire davantage pour l'agrément du visiteur. Quelques arbres particulièrement remarquables, dont un if planté avant la construction du palais, sous Louis XV, des plantations venues du monde entier à l'époque des grandes explorations, mais aussi une pagode, copie de l'originale démontée pour être expédiée en Angleterre sur le domaine de la famille qui fut un temps propriétaire de ces lieux. Un grand rocher avec une cascade d'une impressionnante hauteur, grottes et cascades plus modestes et même les ruines d'une abbaye.


Partout des animaux libres de leurs mouvements, paons, bernaches, chats et poules ; les chanceux pourront apercevoir des écureuils.


La roseraie enchante par ses couleurs et ses parfums, dans le prolongement d'une orangerie d'architecture classique.
A l'opposé, un bassin des nymphéas et une forêt de chênes.
Voici la recette d'un parc qui entraine son visiteur dans des univers si différents à chaque pas, pour un émerveillement chaque fois renouvelé.