vendredi 4 septembre 2015

Sortie en mer






























La mer est indissociable de la Bretagne, pas seulement par son paysage qu'elle façonne, mais encore par sa culture dont elle est le gêne premier.


Tout ceux qui ne vivent pas en Bretagne mais qui aiment cette région sont insensiblement mais irrésistiblement attirés par la mer. Sortir en mer, c'est voir la terre autrement, un angle nouveau comme si tout subitement pouvait être redécouvert. Il n'est pas de lieu qui, vu depuis le pont d'un bateau, ressemble à celui que l'on voit depuis la terre.



Pour cette seule vue une sortie en mer se justifie. Sentir la fraicheur de l'eau monter à soi tandis que le vent se fait murmure, chercher l'abri dérisoire de la cabine quand le vent se fait grondement, mais toujours sentir la respiration, lente ou hachée, de la mer qui soulève à son rythme le bateau.


S'abandonner à la rêverie en contemplant cette eau qui défile tandis que file la coque, suivre longuement le vol plané d'un oiseau de mer qui curieux s'approche de ce voilier en quête d'un possible butin à avaler.


Que ce soit entre trois bouées ou d'un bout à l'autre d'une baie, une sortie en mer est toujours un voyage pour qui se laisse porter par le rêve. Voyage comme autrefois les marins bretons pouvaient en faire vers leurs lieux de pêche ou pour transporter leurs marchandises à vendre. Si l'impression n'en est que plus forte à bord d'un vieux gréement, pas besoin de beaucoup d'imagination pour être transporté dans un tel voyage à bord d'un voilier moderne.


Le vent siffle dans les haubans et fait chanter les voiles pendant que l'étrave creuse un sillon que la coque transforme en sillage. Tel un cheval qui hennit, les voiles se rebiffent à l'occasion en claquant avant de se retendre et se gonfler dans le vent. Le bateau se cabre et repart de plus belle, durcissant la barre en grimpant sur la vague qui suit, avant de basculer au sommet et redescendre en glissade sur la joue, dans un ballet qui n'a de fin qu'au virement de bord suivant ou quand les voiles, dans un dernier soubresaut, seront ferlées sur le pont.








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