dimanche 11 décembre 2016

Au Salon nautique de Paris


Tous les ans au mois de décembre, la Porte de Versailles à Paris sent un vent marin souffler dans ses allées. L'odeur du plastique neuf, des voiles et des aussières, pour dix jours d'exposition des industries nautiques. L'occasion pour ceux qui veulent acheter un bateau de faire des visites ou des affaires.
Mais pour la multitude, c'est surtout une occasion de sortie pour aller voir un curieux spectacle, des bateaux par centaines, des voiles dressées, des articles pour la plaisance et tout ce qui tourne autour de la mer et du bateau, juste avant Noël pour y trouver des idées de cadeaux ou assez longtemps avant l'été pour que les commandes soient réalisées et livrées en temps utile.

J'aime m'y promener, la plume en l'air à la recherche d'un bon sujet à croquer. Je vous présente aujourd'hui des croquis réalisés à l'occasion des trois derniers Salons passés, de 2014 à 2016 car en effet, sur un passage je n'ai pas toujours le temps de remplir un carnet à volonté. Le téléphone continue de sonner, j'ai des clients à rencontrer sur place, ce qui laisse finalement peu au dessin.

Au Nautic on trouve de tout : voiliers récents, planches à voiles, bateaux à moteur mais aussi parfois de vieilles réalisations qui continuent de vivre grâce à des passionnés. C'est plus cela que je traque et d'année en année il y en a de moins en moins.

En 2016, je me suis arrêté net face à Pen Duick V : dans mon adolescence les récits d'Eric Tabarly baignaient mes journées et entretenaient une passion pour la voile, passion frustrée quand on habite à Paris et qu'elle ne peut être assouvie qu'occasionnellement. J'en connaissais le moindre détail et la série des Pen Duick représentait alors le summum du rêve. Sans jamais pouvoir les voir.
Depuis, fréquentant plus régulièrement Lorient ces voiliers me sont plus familiers, mais Pen Duick V n'y est que rarement présent. C'est dire l'émotion de le voir présenté là .


Le croquis donne l'occasion de discuter. A rester sur place on finit par se faire remarquer et il n'est pas rare qu'une personne d'un stand vienne à ma rencontre, regarde le croquis en cours et entame la discussion, soit sur le dessin, soit sur son bateau. Moments riches qui mériteraient d'être poursuivis si le temps n'en faisait défaut.


Délaissant les voiliers modernes, j'ai toujours un penchant avoué pour la voile plus traditionnelle ou à tout le moins celle vintage des années 60 et 70. Mon premier voilier fut un Corsaire construit 30 ans avant que je ne le restaure entièrement. L'association des propriétaires de Corsaires est toujours active et tient son stand. De même pour la série des Muscadet, qui fêtait en 2014 ses 51 ans, occasion d'un bon jeu non de mots mais de chiffres !
Au hasard des allées, le chanteur Antoine désormais navigateur à temps plein faisait la promotion de son récent livre. Amateur de bateau, j'ai eu envie de lui montrer mon carnet qu'il a accepté de signer avec un charmant commentaire.


Ces images du Salon Nautique ne sont qu'un reflet de cet évènement, que certains pourraient ne pas reconnaitre. Pour autant chacun foule ces allées à la recherche de ce qu'il veut trouver sans se limiter à ce qui frappe l'oeil. Et le beau m'a davantage frappé que le neuf.


lundi 5 décembre 2016

100ème article en ligne : croquis d'audience au tribunal de commerce



Et voici le 100ème article mis en ligne sur ce blog ! 100, c'est un chiffre, un cap, qui montre que la passion reste vive et que le partage garde son sens car avec plus de 11 000 vues, petit chiffre s'il en est mais pour un petit blog peu connu c'est déjà beaucoup, j'ai bien envie de continuer.

Le hasard veut que pour ce 100ème article le thème soit bien en phase avec le nom de plume choisi, le Croque-Maître. Bien sûr un jeu de mot sur l'activité de croquis, celui qui croque, et mon métier auquel est attaché le titre professionnel de Maître, titre dont je goûte assez peu l'usage dans mon quotidien. Mais pour un gourmand, passer du croque-monsieur au Croque-Maître il n'y avait qu'un pas que je n'allais pas me priver de franchir gaiment.


Alors pour cet article, quelques croquis d'audience réalisés dans la salle des référés du tribunal de commerce de Paris. On y plaide des dossiers concernant uniquement des commerçants, des entreprises, pour lesquels une situation d'urgence peut être caractérisée ou pour lesquels aucune contestation sérieuse ne peut être opposée.

Avec ces croquis, je vous fais partager ce qui se voit depuis les bancs dans la salle, pendant que chacun attend son tour pour plaider : le juge entouré par une greffière et une assistante de greffe, des Confrères qui se lancent dans une plaidoirie acharnée. Jeune avocat, on m'avait expliqué que passé 5 minutes d'explication ce n'était plus un référé : le juge des référés est le juge de l'évidence. Trop compliqué à expliquer, ce n'est donc pas du ressort de l'évidence.


Et il faut patienter alors certains rêvassent en regardant par la fenêtre qui donne sur la Seine et au-delà sur la place du Châtelet, dont la colonne est visible ici. D'autres tripotent leur téléphone portable en quête d'une occupation tant des mains que de l'esprit.


Pour se détendre les jambes, d'autant que les bancs sont particulièrement inconfortables, on peut toujours faire du sport dans cet escalier non pas majestueux car sans fioritures ni décoration, mais d'une perspective vertigineuse. Le pallier dont le bois grince incite à se détourner vers d'autres corridors notamment celui où sont réunies diverses pièces sur l'histoire du tribunal de commerce de Paris. Cette histoire présente dans bien des salles au travers de majestueux tableaux rappelant que la Ville de Paris a vu son administration édifiée autour des confréries de commerçants, à commencer par celle des Nautes qui ont laissé leur emblème à la Ville, un bateau.


Il fait froid en cette sortie d'audience, la salle à manger d'un restaurant à proximité donne encore l'occasion de croquer cette vue sur la rive gauche, vers la Place Saint Michel si chère au coeur des étudiants en droit. C'est en quelque sorte le lien entre nos études là-haut sous le Panthéon et notre activité professionnelle ici sur l'Ile de la Cité.


Et pour tous ceux qui lisent les articles jusqu'au bout, sans simplement faire défiler les vues (ce qui st honorable aussi !), 11 000 mercis pour vos lectures et votre fidélité !


Pour tous ces croquis : encre de Chine et aquarelle sur carnet Moleskine A6.