mercredi 2 septembre 2015

Menhirs et dolmens


Encore une fois une incroyable après-midi a succédé à une matinée brumeuse ; un temps idéal pour se projeter 6 000 ans en arrière en visitant le site des mégalithes de Locmariaquer. Le Morbihan présente la plus grande concentration de mégalithe en Europe, dolmen et menhir étant indissociablement liés à la Bretagne.
La pierre qui résiste au temps est toujours émouvante, témoin des siècles d’Histoire qu’elle a traversé. Mais se retrouver face à des pierres qui ont été manipulées il y a 6 000 ans sans que l’on ne sache ni par qui, ni comment, ni pourquoi, appelle à l’humilité. Ces pierres en soi sont naturellement étonnantes ; mais la distance qui sépare les gisements possibles en fonction de la nature des roches, à laquelle s’ajoute les obstacles à franchir, notamment maritimes, laisse pantois. Les archéologues font des expériences pour reconstituer les moyens de déplacement, chaque idée étant battue en brèche par la complexité de l’opération.


Locmariaquer propose sur un même site resserré trois monuments impressionnants dont le grand menhir brisé qui, avant sa chute, était le plus grand menhir connu du haut de ses 21 mètres.
Brisé sans doute par un séisme, sa base s’est allongée d’un côté tandis que le reste, brisé en trois morceaux, est tombé de l’autre. Se dire qu’intact il représente une masse de 300 tonnes, et qu’il a franchi plus de 10 kilomètres à vol d’oiseau avant d’être redressé ici, rend vaine toute parole, le silence se suffit devant lui.


L’exploit technique de sa présence est à la hauteur de ce monument. L’énigme qui l’entoure quant à sa finalité, son sens, dépasse ce que l’on peut imaginer. Se trouver face à un château ou une vieille bâtisse incite à écouter les pierres sur ce qu’elles ont vécu, ce qui s’est déroulé entre leurs murs, à imaginer une histoire. Mais avec ces mégalithes, c’est presque le vide de l’ignorance qui se dévoile, abysses vertigineuses face auxquelles on reste immobile, à essayer d’entendre ce que ces pierres ont à nous dire mais qu’elles nous disent dans une langue que nous ne parvenons pas à comprendre, summum de frustration.
A Locmariaquer, c’est le gigantisme qui prime, mais promenez-vous à Carnac et alors vous serez surpris par les tailles si variées, du plus petit au colossal.
Ces alignements finalement n’ont aucune rigueur, la ligne n’est pas droite mais ondulée, les pierres ne sont pas rangées par ordre de taille, dans un vaste capharnaüm. Ce désordre apparent contribue au mystère des mégalithes, au plaisir que le voyageur peut avoir en les parcourant.



Et on trouve n’importe où, dans un champ comme au bord de la plage que les nageurs négligent et ne voient plus…


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