mardi 21 avril 2020

Le Titanic reprend la mer !

©Axel Pivet - Le Titanic
Aquarelle sur carte marine - 2020

Le Titanic. Ce nom résonne dans l’imaginaire de chacun soit pour le drame humain de son naufrage, soit pour la part de rêve évanoui qu’à jamais il continue de véhiculer. Parce qu’il devait être le plus grand et le plus beau et que son ambition s’est vue brisée, renvoyée à l’humilité de la façon la plus brutale qui soit, se faisant rappeler à la réalité de ce qu’il était vraiment, non pas ce titan des mers mais un tas de tôles, fétu de paille face à la grandeur réelle de l’océan.

Peut-être aussi parce que la chute du titan n’a plus de témoin vivant et que ceux qui en leur temps ont tenté de raconter cette nuit fatale ne l’ont fait que sous le coup de l’émotion, sans pouvoir être précis ni exhaustifs, laissant planer une part de mystère sur les circonstances exactes et détaillées du naufrage.

Sans doute encore parce que l’épave ne pouvant pas être aperçue d’un seul coup d’œil, sauf le recours à l’image reconstituée par ordinateur, excite l’imaginaire par ce qu’elle dissimule dans ses entrailles ou dans la gangue de vase dans laquelle elle s’est fichée profondément au terme de sa chute de 4 kilomètres de haut. 

Il suffit de voir combien de scientifiques, archéologues, passionnés, continuent de mener des recherches pour tenter d’expliquer les raisons précises ou techniques du naufrage. Au point de publier des thèses souvent contradictoires les unes par rapport aux autres.
Il suffit de voir combien d’amateurs de théories complotistes publient d’articles ou vidéos sur leur vérité, toujours dissimulée, toujours cachée mais qui grâce à eux va enfin être révélée au grand jour. 

Le Titanic agite les esprits encore 108 ans après sa disparition en Atlantique nord. Je n’échappe pas à ce mouvement et j’avoue ma grande excitation quand un 14 avril, à haute altitude dans un Airbus vers New York nous sommes passés à la verticale du lieu du naufrage, précisément le jour anniversaire.

©Axel Pivet - 2020

Alors prenons une carte marine, une chute d’une carte imprimée en 1923, une carte d’une mer où le Titanic n’est jamais entrée s’agissant de la baie de Douarnenez mais qu’importe. La documentation d’époque est fournie, reste à trouver un angle de vue loin du mélodramatique habituel du navire vu de l’arrière comme partant vers son destin. Dans le genre, notons les représentations au crépuscule, soleil couchant pour rappeler que le bateau ne le verra jamais plus. Sortez les mouchoirs, émotions garantie.


Comme souvent, je trouve qu’un navire est mieux rendu vu depuis le niveau de l’eau ou celui d’un quai. Le Titanic a frappé les esprits de l’époque par sa taille, alors que comparé aux ferries d’aujourd’hui il parait n’être qu’une annexe. Une vue de trois quarts face met l’accent sur l’étrave, droite, noire, fière, haute comme un immeuble, bien plus que sur sa longueur.


La difficulté du travail aura été pour la couleur car il n’existe naturellement aucune photo couleur de l’époque, à part les affiches éditées par la White Star Line en vue des traversées futures. Heureusement il existe la maquette de l’exposition tournante, vue à Paris il y a quelques années.


Ainsi petit à petit, du crayon puis du pinceau, d’abord une silhouette puis un navire surgit de la carte, reprend la mer, cap à l’ouest. Puisque la traversée n’atteindra jamais New York, puisque l’épave reste figée pour l’éternité dans l’obscurité, alors le Titanic à jamais verra son étrave aquarellée fendre l’océan de peinture.
Le pavillon de la White Star Line flotte au vent, claque au mât. Bon vent, bonne mer !

©Axel Pivet - 2020

©Axel Pivet - Le Titanic
Aquarelle sur carte marine - 2020

©DR. Probablement l’iceberg fatal, photographié le lendemain du naufrage.

©DR




jeudi 16 avril 2020

Le Charles de Gaulle, puissance et majesté

©Axel Pivet

Le porte-avions Charles de Gaulle est venu en Atlantique au printemps 2020 et à l'occasion de sa sortie de la rade de Brest le photographe maritime Ewan Lebourdais a eu la chance incroyable de le photographier juste de face, depuis le niveau de l'eau.
C'est en effet la marque de fabrique de ce photographe particulièrement talentueux que de choisir des angles de vue depuis la surface, presque immergé, donnant des visions dynamiques impressionnantes.
Mais le Charles de Gaulle est une autre affaire. Ses sorties sont strictement encadrées afin d'éviter non seulement des attaques extérieures, mais aussi prévenir tout risque d'accident. Le rigolo qui se veut trop curieux pourrait ne pas résister à une telle masse de puissance évoluant à 15 noeuds quand il sort. Ewan Lebourdais a eu ce privilège de pouvoir lui tourner autour et le temps nécessaire pour capturer cette vue pleine de puissance et de majesté.
Ses photos sont visibles sur son site ou sa page Facebook et je vous incite à une visite.


La photo d'origine met en avant l'horizontalité du navire, la largeur impressionnante du pont d'envol. Ma carte au contraire favorise la verticalité ce qui nécessite de relever l'angle de vue et de développer  la mature du porte-avions.
La carte utilisée est issue du lot sur les courants en Atlantique heure par heure par référence à la marée de Brest, daté de 1903.

Ce format accentue la masse élancée du Charles de Gaulle, majestueuse pour nous terriens. Les navires sont le plus souvent représentés en vues aériennes alors que le meilleur point de vue est celui depuis l'eau, depuis le pont d'un autre bateau.
Pourquoi le meilleur ? Opinion toute subjective s’il en est, probablement par déformation personnelle  liée à l’habitude de vision depuis mon propre bateau dont le franc bord n’est guère élevé. Mais ainsi le rapport de force entre cette masse de puissance que représente ici un porte-avions mais aussi un cargo et le simple spectateur est d’autant plus marqué. On ne peut jamais être blasé ni dépourvu d’émotion en croisant un navire sous cet angle de vue.
Or un navire est toujours un vecteur d’émotion : ce sont tous des œuvres techniques admirables, il est toujours plus facile de faire couler une brique que de la faire flotter, ils ont le plus souvent des lignes élégantes même si le poète se sent dépourvu d’idée face à un roulier, ils évoquent enfin l’aventure, le voyage, l’au-delà de la vision.

Et le porte-avions est d’autant plus symbole de rêves qu’il synthétise une capacité de projection tridimensionnelle, au loin, en mer et dans les airs. Et de face il est un navire certes impressionnant mais sans l’allure agressive des anciens croiseurs aux canons braqués. Le rêve devient possible.










lundi 13 avril 2020

Cargo par mauvaise mer

©Axel Pivet - 2020
Aquarelle de 43 par 32 cm réalisée sur une chute de carte marine imprimée en 1930 représentant la sortie de la Tamise.
Couleurs extra-fines de Sennelier, rehauts d'aquarelle crémeuse blanc pour les vagues.

Guépards du Golfe

@Axel Pivet
Les Guépards forment une série de voiliers développée par Eugène Riguidel sur la base d’un plan traditionnel pour la région, la plate semi-pontée.
Eugène Riguidel était un skipper connu du grand public dans les années 70 et début 80, notamment pour avoir battu Eric Tabarly sur le fil d’une course transocéanique.

La série est particulièrement active avec une association de propriétaires dynamique, qui assure l’organisation de régates et rencontres régulières.
Tous ces voiliers ont pour particularité d’avoir au moins leur foc (voile d’avant) coloré, ce qui permet de les repérer de loin.
L’autre détail qui les distingue est le gréement houari, dans lequel la grand voile reste gréée en partie haute sur une vergue mais dont l’angle est très apiqué. Cela permettait d’avoir une plan de surface de toile tout en conservant un mât court.

Cette aquarelle a été réalisée à partir d’une photo parue dans un article de Ouest France, néanmoins les couleurs des voiles n’ont pas été respectées pour des questions d’harmonie chromatique.

jeudi 9 avril 2020

Lueurs après l'orage

©Axel Pivet
En Bretagne, les orages sont intenses, brutaux. Le ciel s'assombrit et même en été une ambiance froide vous saisit.
Mais au sortir de la crise, le ciel restant lourd et d'ardoise, le soleil se fraie un passage et joue comme un projecteur sur le blanc des maisons. Ce contraste des couleurs est enchanteur, éblouissant, promesse d'un autre jour au sein d'une même journée.

Dans l'aquarelle tout repose sur la lumière et sur les contrastes, bien plus que dans d'autres formes de peintures et ce en raison de la transparence des pigments. Un tel sujet convient donc particulièrement tout en étant un défi. Il faut trouver le juste équilibre des teintes, ce que la photo va très mal rendre, et bien marquer les contrastes, sans retenir le geste.

Pour le ciel, la difficulté est d'obtenir un rendu assez sombre et fluide, alors même que les pigments sont transparents. J'ai beau utiliser de la qualité extra-fine, donc avec des pigments plus intenses, le blanc du papier ressort quand même. Je vais donc tenter un glacis pour assombrir le lavis initial, mais quelques gouttes sont venues perturber le rendu, faute pour moi d'avoir correctement à nouveau mouillé le papier. Peu importe, quelques nuages viendront masquer ces auréoles !

Ce travail est destiné à faire un marque page ; ses dimensions sont donc très verticales. Le rendu photo n'est pas assez fidèle à l'original malheureusement.

©Axel Pivet

lundi 6 avril 2020

Beluga sur carte marine

©Axel Pivet - Voilier Béluga
Aquarelle sur carte marine imprimée en 1903
Conçu en 1943 par le célèbre architecte naval Eugène Cornu, le Béluga est l'ancêtre de la plaisance moderne, mais un ancêtre bien portant puisqu'avec plus de 1.000 unités construites, il continue vaillamment à naviguer.
Il représente une porte sur la liberté, ouverte dans l'immédiat après-guerre, grâce à ses qualités étonnantes pour l'époque avec des lignes qui tranchaient sur les voiliers classiques, plus lourds et à fort tirant d'eau.
Le Béluga est le premier voilier habitable dériveur intégral et transportable. L'association des propriétaires anime rencontres et régates et c'est sur son site qu'une photo a attiré mon attention.

Tout démarre d'une carte vierge, de dimensions modérées : 53 cm de haut sur 37 de large, qu'il faut maintenir plaquée sur une planche de travail car elle est conservée enroulée.
La carte date de 1903, elle est issue d'un lot de douze, pour les 12 heures de marée, représentant les courants en Atlantique en fonction de la marée de référence à Brest.
Un premier travail consiste à poncer légèrement la partie imprimée, en raison du vernis associé à l'encre couvrant la partie terrestre de la carte. D'expérience en effet, ce vernis repousse la peinture et à part la gouache rien n'accroche.
Un ponçage léger enlève cette pellicule et autorise ainsi un travail à l'aquarelle.

La base du tableau repose sur un dessin solide, représentant le voilier vu de face, dans une posture dynamique car il arrive au portant, dans une rotation vers le spectateur comme attaquer un surf sur une vague.
Ces voiliers en effet ont une carène planante qui leur permet de jouer à la surface des vagues ; on lofe (remonter dans le lit du vent) pour prendre de la vitesse quand la vague soulève l'étambot (arrière du voilier), puis on abat pour se mettre dans l'axe de la vague quand elle emporte le bateau.
Un vrai jeu qui apporte beaucoup de plaisir.

Quand les premières couleurs arrivent, il faut savoir prendre du recul pour apprécier l'ensemble, surtout avant de poser les lavis de la mer puis du ciel.
Les voiles sont peintes à la gouache blanche, car le fond de la carte est trop grisâtre pour bien les faire ressortir en contraste sur le fond du tableau. L'aquarelle est en effet une peinture qui repose entièrement sur les jeux de lumière et de contrastes entre les couleurs.

Travailler sur une vieille carte apporte des contraintes liées au papier, qui non seulement n'est pas blanc, ce qui influe sur la teinte après séchage du fait de la transparence des pigments, mais n'est pas fait pour réagir à l'eau comme un papier d'aquarelle classique. Les fusions de couleurs et les lavis ne fonctionnent pas comme à l'ordinaire.
Je vais quand même mouiller le papier pour poser le lavis de la mer, sur lequel ensuite je viendrai, par petites touches, créer le mouvement des vagues et les jeux d'ombres.
Le voilier est entouré de vagues déferlantes, car dans un surf le bateau pousse l'eau de toutes parts.

Quand le travail est fini, la carte se fait plus discrète même si son fond interagit avec le ciel pour créer une ambiance couverte du côté ombré. Il faut en effet réfléchir en amont au sens de la couleur pour tenir compte précisément de l'effet que produira la carte en sous face.
Bon vent à ce Béluga !


jeudi 2 avril 2020

Souvenirs du Corsaire

©Axel Pivet - Corsaire en mer
Aquarelle sur carte marine de 1930

Le Corsaire est une série de voiliers conçue en 1953 par Jean-Jacques Herbulot, l’un des pères de la plaisance moderne de l’immédiat après guerre.
Fabriqué en contreplaqué, grande nouveauté pour l’époque, de 5,50 mètres, c’était le voilier habitable accessible à tous grâce à un prix modéré, grace aussi à ses dimensions qui permettaient de le mettre à l’eau facilement, de mouiller au fond d’une baie sans crainte de l’échouage.
Comme la 2 CV à laquelle il est souvent comparé, le Corsaire a été synonyme de liberté retrouvée.

Popularisé par l’école de voile des Glénans dans le Finistère, célèbre pépinière à la fois de joyeux baba cools et de marins bientôt renommés, le Corsaire a conquis son public par d’extraordinaires qualités marines.

©Axel Pivet - Cosmao au chantier
Aquarelle sur cahier - 1993 

Il ne s’agit pourtant pas ici de refaire un article d’histoire de ce voilier, mais de parler d’histoires avec ce voilier.
En 1992, j’ai récupéré sur un quai de Solidor à Saint Malo une épave qui devait partir à la casse, un Corsaire de 1965, dont toutes les oeuvres mortes (traduction : toutes les parties de la coque qui ne sont pas dans l’eau) étant pourries et devant être refaites.
En 1993, après un an de chantier au fond d’un jardin, voilà ce gaillard de presque 30 ans qui retrouve l’eau, refait à neuf (enfin, aussi neuf que mes compétences de charpentier de marine le permettaient, c’est-à-dire pas grand chose). A son bord, j’ai pu vivre des heures intenses de belles navigation, d’angoisses, d’énervement, d’avaries. Je lui ai crié dessus, ce pauvre tas de bois et de toile, mais j’ai crié vers le ciel aussi, de joie cette fois.

Je garde le souvenir de ces heures dans la rade de Brest où je me rendais avec mes cours de droit protégés dans des pochettes en plastique pour réviser mes examens de licence (où je me suis présenté bronzé comme un vacancier, mais que j’ai eus noblement). Ces jours à courir sus les autres voiliers comme dans une régate, ces heures en solitaire où le monde m’appartenait.
Ces heures d’inquiétude quand la brume tombait sur Brest et me surprenait en mer, à ne plus voir l’étrave du bateau et à perdre le sens de l’orientation. Le compas n’y fait rien, on pense aller dans une direction alors qu’on fait route contraire ; il faut piquer au nord chercher la terre, la digue de l’arsenal que l’on suivra jusqu’à en trouver l’ouverture, c’est-à-dire l’entrée du port.

Ces heures de pétole quand pas un souffle d’air ne vient rider la surface de la mer, laissant au soleil de Bretagne le soin de vous coller une migraine malgré un foulard sur la tête. Foulard qui répondait au curieux nom de « zob corsaire » alors qu’un ami avait simplement parlé d’un « bob » mais une oreille un peu bouchée ou l’esprit totalement mal tourné en avait décidé autrement.

Ces heures de tabac quand le vent se déchaine au-delà des capacités du marin, on ne parle pas de tempête bien sur mais d’un coup de vent que chacun étale jusqu’à un certain stade selon ses compétences ou appétences. Mais changer une voile à l’avant d’un corsaire, sans filet de sécurité, quand on est seul à bord, que le bateau est secoué dans tous les sens, trempé par les vagues qui chacune rêvent de vous emporter, c’est bien une tâche dont le souvenir me glace encore, mon ventre se serrant rien que d’y penser. 


La lueur d’un orage au loin en mer, le pastel d’une aurore au large de l’île de Bréhat, le noir de jais de la nuit à l’approche de Saint Malo, sont autant de couleurs qui s’associent à ces heures de navigation à bord de mon Corsaire.
Le chuintement de l’eau à l’étrave, les coups sourds résonnant dans toute la coque dans la danse sur des vagues élevées, le claquement des voiles qui ballotent en absence de vent, autant de bruits fluides ou brutaux qui accompagnent ces couleurs. Spectacle en sons et lumières offert au navigateur.



On rêve en mer, on rêve à terre. J’en ai passé du temps, assis sur un ponton à regarder ce bateau, mon bateau, à l’admirer - sans doute à admirer mon propre travail de restauration -, à lui parler. Pour un marin son bateau est un être vivant à qui l’on parle, que l’on écoute. Comme un amoureux qui se contente d’admirer sa belle, sans avoir besoin de parler, le marin regarde son bateau, symbole de sa liberté en mer.


Comme en amour on se déchire aussi. Quand le bateau ne parvient plus à faire face au vent trop fort pour lui, que chaque virement de bord devient un combat, que des vagues traîtresses viennent le rouler jusqu’à lui coller le mât dans l’eau en cherchant à emporter le marin avec, la fatigue, l’énervement, laissent sortir des mots durs, des insultes. C’est le bateau qui est fautif car à lui on peut parler alors qu’au vent...
Jusqu’au jour où d’avoir trop crié, de s’être trop épuisé à son bord, d’avoir cru disparaître aussi aux pieds de la chapelle de Notre-Dame des Flots où j’irai en pèlerinage de remerciement après, on met le sac à terre, on franchit les écluses une dernière fois jusqu’aux pieds d’une grue de levage près de laquelle le mandat de vente est signé. Ne pas se retourner, prendre son sac et partir, presque honteux, presque en colère. Je ne le reverrai plus jusqu’au jour où, quelques années plus tard, passant sur un chantier naval de Saint Malo, je l’ai reconnu. Impossible de se tromper, j’avais formé son tableau arrière d’une courbe bien particulière ! Mais quelle horreur, il avait dû talonner ou être jeté à la côte pour être aussi abîmé, des planches béantes. Il ressemblait à ces blessés qui arrivent aux urgences d’un hôpital. Pour ne pas pleurer je suis parti à nouveau, sans me retourner. Qu’est-il ensuite advenu du Corsaire n° 302 ? Je préfère ne pas chercher à savoir, continuer à l’imaginer navigant de plus belle, allongeant son sillage un peu plus, chatouillant le lever du soleil, avalant les milles en profitant du spectacle de la Bretagne séculaire.
Il m’en reste le journal de bord que je rédigeais à l’époque, le cahier rempli des photos depuis son chantier jusqu’à sa dernière navigation. Quelques aquarelles maladroites de l’époque et ces rêves encore vivants.
C’est ça la liberté, un sentiment qui survit à tout même au temps.