jeudi 16 avril 2020

Le Charles de Gaulle, puissance et majesté

©Axel Pivet

Le porte-avions Charles de Gaulle est venu en Atlantique au printemps 2020 et à l'occasion de sa sortie de la rade de Brest le photographe maritime Ewan Lebourdais a eu la chance incroyable de le photographier juste de face, depuis le niveau de l'eau.
C'est en effet la marque de fabrique de ce photographe particulièrement talentueux que de choisir des angles de vue depuis la surface, presque immergé, donnant des visions dynamiques impressionnantes.
Mais le Charles de Gaulle est une autre affaire. Ses sorties sont strictement encadrées afin d'éviter non seulement des attaques extérieures, mais aussi prévenir tout risque d'accident. Le rigolo qui se veut trop curieux pourrait ne pas résister à une telle masse de puissance évoluant à 15 noeuds quand il sort. Ewan Lebourdais a eu ce privilège de pouvoir lui tourner autour et le temps nécessaire pour capturer cette vue pleine de puissance et de majesté.
Ses photos sont visibles sur son site ou sa page Facebook et je vous incite à une visite.


La photo d'origine met en avant l'horizontalité du navire, la largeur impressionnante du pont d'envol. Ma carte au contraire favorise la verticalité ce qui nécessite de relever l'angle de vue et de développer  la mature du porte-avions.
La carte utilisée est issue du lot sur les courants en Atlantique heure par heure par référence à la marée de Brest, daté de 1903.

Ce format accentue la masse élancée du Charles de Gaulle, majestueuse pour nous terriens. Les navires sont le plus souvent représentés en vues aériennes alors que le meilleur point de vue est celui depuis l'eau, depuis le pont d'un autre bateau.
Pourquoi le meilleur ? Opinion toute subjective s’il en est, probablement par déformation personnelle  liée à l’habitude de vision depuis mon propre bateau dont le franc bord n’est guère élevé. Mais ainsi le rapport de force entre cette masse de puissance que représente ici un porte-avions mais aussi un cargo et le simple spectateur est d’autant plus marqué. On ne peut jamais être blasé ni dépourvu d’émotion en croisant un navire sous cet angle de vue.
Or un navire est toujours un vecteur d’émotion : ce sont tous des œuvres techniques admirables, il est toujours plus facile de faire couler une brique que de la faire flotter, ils ont le plus souvent des lignes élégantes même si le poète se sent dépourvu d’idée face à un roulier, ils évoquent enfin l’aventure, le voyage, l’au-delà de la vision.

Et le porte-avions est d’autant plus symbole de rêves qu’il synthétise une capacité de projection tridimensionnelle, au loin, en mer et dans les airs. Et de face il est un navire certes impressionnant mais sans l’allure agressive des anciens croiseurs aux canons braqués. Le rêve devient possible.










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