24.4.15.
Gibraltar !
A quelques dizaines de kilomètres de Mavilna, la frontière avec
le Royaume Uni, passée pour notre part à pied, check-point avec la police
britannique – que j’ai été bien inspiré de prendre nos passeports ce
matin ! – puis petit trajet en bus vers le centre ville. Trajet qui
nécessite de couper la piste de l’aéroport ce qui est peu ordinaire.
C’est
alors l’Angleterre au soleil, à ceci près qu’on y roule à droite, les rues sont
celles d’un bourg de là-haut. Les
plaques de rue comme les poubelles ou les poteaux indicateurs, tout évoque les infrastructures britanniques.
Un pub
londonnien nous tend les bras pour un déjeuner à l’anglaise – grave erreur que
d’avoir choisi le roast-beef, ils le font cuire jusqu’au-delà du stade de la
semelle de botte, exploit que je ne pensais pas possible à ce jour. Grave
erreur aussi de ne pas avoir vérifié comment payer car si ici tout se paie en
Livre sterling ou en euro, peu d’établissement prennent la carte bleue (quant à
l’American express, n’en parlons pas !). L’anecdote a ceci de marquant que
pour trouver une banque avec distributeur de billets qui ne délivre pas que des
livres, il m’a fallu arpenter la rue dans tous les sens, il y a plus de
boutiques de change ici que de banques.
Petite marche ensuite vers Cable Car, téléférique qui donne accès
au sommet du rocher. Le trajet passe devant le cimetière de Trafalgar, où les
marins britanniques morts au cours de la bataille du même nom (qui s’est
déroulée à quelques milles marins de là) sont enterrés.
Le matin en arrivant, le Rocher nous est apparu tel un fantôme
majestueux, émergeant progressivement de la brume matinale, curiosité
géologique calcaire dressé au-dessus du détroit surgi d’une plaine. En pente
raide côté terre (ouest), il est abrupt et presque d’aplomb côté mer (est),
effet renforcé par le revêtement en ciment qui le recouvre en partie au-dessus
de Sandy Bay et qui servait autrefois à recueillir l’eau de pluie (son état
actuel et le développement de l’herbe dessus laisse à penser que cette fonction
vitale en un temps est surannée désormais).
Arrivés en haut, ce sont des macaques qui nous accueillent,
précisément des macaques de Barbarie sans queue, en commençant par chiper nos
sacs pour tenter de voir ce qu’il y a dedans. C’est de haute lutte (c’est fort
comme bestiole, et teigneux en plus !) que
nous sommes parvenus à sauver… nos billets de retour !
Mais quelle vue de là-haut ! La ville et ses marinas, l’aéroport et là-bas Algésiras comme Delacroix n’avait pu la voir, tous les pétroliers qui attendent en mer leur tour d’aborder et là-bas au loin l’Afrique et les montagnes qui se dressent de Tetouan à Tanger, juste là comme à portée de main.
Et toujours partout des macaques qui cherchent à se nourrir entre les touristes et les chauffeurs de taxi pour qui ils font le « show » pour plaire à ceux qui ont payé une fortune pour monter en voiture.
Il est possible de marcher sur ce vaste espace appelé « La Réserve », dont nous avons suivi la crète jusqu’à une vieille batterie qu'il est possible de visiter de l’intérieur, point le plus élevé du Rocher (et plus haut que la Tour Eiffel comme se plaisent à rappeler les notices touristiques).
Retour dans la ville en contrebas pour déambuler dans Main Street
comme dans une rue de Jersey, dont la ressemblance avec Gibraltar est plus
marquante je trouve qu’avec une rue anglaise à proprement parler. Petite pause
dans un pub irlandais tenu par une serveuse accorte qui distribue du
« darling » à tout va. Autant les Espagnols savent faire un bon café,
décidément tel n’est pas le cas des Anglais ! Naïvement j’ai espéré qu’à
proximité immédiate de l’Espagne quelque influence positive aurait pu percer
mais non…
Dernier tour en bus pour franchir la frontière en sens inverse,
en même temps que la masse des touristes fondue dans celle des locaux qui
résident à La Linea de La Concepcion et travaillent à Gibraltar.
Y aller en voiture suppose de patienter car il n’y a qu’une file
pour entrer et passer le contrôle des passeports, tandis qu’à la sortie il n’y
a qu’une porte aussi. A contrario le passage piéton est simple car la ville
n’est pas grande et tout peut se faire à pied, y compris pour les plus
endurants de monter au sommet du Rocher.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire