dimanche 17 mai 2015

Le voyage d'Espagne - Fin de route

1.5.5. Le genre de nuit à vous faire fuir d’un hôtel. L’insonorisation étant d’un autre âge pour ne pas dire qu’elle est inexistante, le moindre client qui circule dans le couloir ou parle à voix haute dans sa chambre peut être entendu par les autres chambres. Lorsqu’il s’agit d’un groupe scolaire entier qui s’agite dans le couloir la nuit vire à l’enfer jusqu’à faire intervenir les grooms.


Pour une dernière nuit en Espagne, celle-ci donne envie de faire sauter tous les verrous de tolérance que nous nous sommes imposés pour ce voyage jusqu’à se laisser aller à quelques critiques, y compris sur la qualité des produits servis lors du petit déjeuner. La règle en voyage est pourtant de se contenter de ce qui nous est proposé, de manger quand on peut et non quand on veut, force est d’admettre que face à l’adversité nocturne certaines vérités finissent par être bonnes à dire.

J’ai trouvé globalement le pain fade mais peut-être est-ce dû à la salaison des produits consommés avec. Un Français mange volontiers du pain nature, ce qui impose qu’il soit légèrement salé. Mais consommé avec une purée de tomate à l’huile d’olive et aillé, un pain salé pourrait être immangeable.

Les croissants au chocolat sont une expérience dont a posteriori je me serais volontiers passé. En revanche, le cafe con leche est délicieux, juste bien dosé comme il faut et agréablement consistant.



Fin de route. La frontière passée nous laisse comme orphelins, les réflexes franco-français doivent revenir, à nouveau faire face aux pratiques routières peu louables, éviter de parler Espagnol – à tout le moins de tenter de le parler – dans les magasins. D’un certain côté il y a l’aspect rassurant du retour au pays, de l’autre la mélancolie propre à la fin d’un beau voyage. Nous rentrons riches de ce que nous avons pu découvrir, des rencontres fussent-elles de simple passage, des paysages et des monuments, des ambiances et des odeurs, des goûts et des saveurs. Que d’images nouvelles gravées dans les lieux ou sur pellicule, en aquarelles. Nous ne rapportons ni livre ni souvenir, ce que nous avons engrangé permettant d’en constituer à suffire !


Le voyage peut maintenant se prolonger, bien sûr en revoyant les photos mais aussi en étudiant à partir des villes visitées, sur leur histoire, la description des monuments. Ce qui ainsi nous permet de découvrir qu’en entrant dans la cathédrale de Séville, la plus vaste d’Europe par son volume intérieur et non par ses proportions (St Pierre n’entre pas dans le classement, n’étant pas une cathédrale et restant totalement hors normes), nous en avons visité la partie gauche, le centre étant occupé pour la messe, tandis qu’à droite où nous ne sommes pas allés se tenait le tombeau de Christophe Colomb. C’est magnifique de côtoyer ainsi l’Histoire et si les pierres pouvaient parler il serait doux de les écouter. Se dire tout ce que ce monument a pu vivre comme événement, en être le cadre ou le décor.



2.5.15. A l’endroit même où j’écrivais il y a quinze jours que la route du sud était lancée, j’en suis à écrire que la route du retour est désormais entamée. Quitter la douceur du sud pour repartir vers ce qui nous est annoncé comme la grisaille parisienne. C'est la fin du voyage d'Espagne, commence maintenant la souvenance du voyage, celle qui va nous porter longuement et qui m'a donné le plaisir d'écrire et de décrire, par des mots et des images, un pays sur lequel j'ai désormais un regard neuf.

Fin du voyage.




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