dimanche 10 mai 2015

Le voyage d'Espagne - Mar Menor



22.4.15 Au petit matin le village semble totalement endormi, dissimulant ainsi une autre réalité car en cette saison il est vide ou presque. Aujourd’hui le jour se lève sous une chape nuageuse lourde qu’un vent toujours aussi nerveuse propulse sans pour autant la chasser. La piscine tend ses attraits mais la fraicheur de l’air donne un avant-goût de la température de l’eau, le bassin profitant du seul chauffage naturel.  Toute la question est aurai-je le courage de m’y plonger, ne serait-ce que pour un simple aller-retour comme la veille où la fraicheur de l’eau m’a saisi à m’en couper le souffle, au sens propre hélas cette fois.

 Playa Mistral, San Javier, Mar Menor. Une petite plage au bord de cette immense lagune séparée de la Méditerranée par un cordon littoral large ici d’à peine 100 mètres, davantage plus loin, totalement recouvert de complexes hôteliers et d’équipements touristiques. La côte en face reste visible au-delà de cette étendue d’eau qui prend des allures Caraïbes avec cette allée de palmiers surplombant la promenade pieds dans l’eau.
Nouvelle tentative de bain de mer, vite transformée en simple marche aquatique immergé jusqu’aux genoux. Il est possible d’aller loin sans se mouiller davantage, probablement un banc de sable qui court sur des dizaines de mètres.



Seuls au monde sur cette plage, la saison n’étant pas celle du tourisme. Pour y parvenir, nous nous sommes perdus dans les rues fantômes d’une station balnéaire abandonnée, sensation presque angoissante dans ce désert construit.
Et soudain, le vent sautant nous porte des sons de voix venus de plus loin sur la plage en provenance de ce groupa arrivé sans que nous le remarquions, des Français…



Nous rentrons en longeant à nouveau le cordon littoral, qui nous donne à méditer sur l’urbanisme et les goûts architecturaux locaux. Trois maisons sont construites comme des châteaux forts comme on en voit dans les contes pour enfants ou pire dans les jouets en plastique pour poupées.

En repassant par le village du resort, nous arrivons au terme d’une route qui se transforme en piste à la plage de Montemares. Au creux d’une crique inaccessible autrement, au pied d’une paillotte tout équipée quoique fermée par une grille étonnante au regard des baies grand ouvertes des fenêtres, une plage de sable noir et jaune avec quelques parasols façon plage des tropiques en imitation de palme de cocotiers, ombrageant des lits de plage alignés comme à la parade pour n’accueillir personne. Sans doute la vie est-elle plus agitée en période estivale pour profiter de la houle méditerranéenne qui ondule et se casse sur les rochers de schiste.

Et le soir, alors que le soleil vient enfin en clôture d’une journée nuageuse et fraiche, me voici sur la terrasse de l’appartement face à l’astre du jour avec comme seul vis-à-vis la cime des pins qui ondule en douceur. Dans quelques instants le soleil se couchera derrière ce versant de colline et il faudra à nouveau se couvrir. Gorgeons-nous tant qu’il est encore temps !


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire