Il faut s’imaginer dans ce grand parc un petit château situé en
surplomb au centre du jardin, face à un grand bassin flanqué de chaque côté de
six pavillons. Le roi et sa famille s’installaient et recevaient dans le château
tandis que les invités logeaient dans les pavillons.
Il n’en reste plus rien aujourd’hui si ce n’est les traces au sol
du château et les emplacements aplatis des pavillons, même certains bassins
ayant été asséchés.
Mais contrairement à d’autres châteaux comme Saint Cloud ou les
Tuileries, ce n’est pas à un incendie ou une révolte que l’on doit cette
démolition, juste à un besoin de prendre les pierres pour bâtir ailleurs autre
chose sans intérêt.
Demeure toutefois le parc, magnifique comme prêt à accueillir son
royal créateur, avec ses buis dressés au garde à vous le long du bassin, sa
balustrade aux armes de France et bien sûr ses fameux chevaux. Fameux pour qui
s’est promené sur le Pont Alexandre III à Paris où quatre statues de chevaux
cabrés se dressent dorés au sommet des colonnes du pont. Les originaux viennent
de ce parc et sont actuellement à l’abri au Louvre, remplacés à Paris comme à
Marly par des copies.
Sire, Marly ! comment ne pas repenser à cette supplique en
se promenant 300 ans plus tard dans ces allées, se dire que Louis XIV y
marchait aussi ? C’est le propre de ces lieux historiques que de nous
faire voyager dans le temps. J’ai déjà pu écrire sur Versailles et évoquer
cette sensation de ne plus être au XXIème siècle (cliquer ici). Ce n’est
pas aussi fort à Marly faute de bâtiment mais à défaut c’est à l’imagination de
jouer pleinement son rôle, de se faire archéologue en passant au scanner des
yeux les accidents du relief qui seuls permettent de repérer ce qui hier fut un
pavillon.
Marly c’est l’intimité du roi pour ses loisirs, sorte de
résidence secondaire avant l’heure ce qui permet de comprendre l’empressement
des courtisans pour être sélectionnés parmi les heureux élus.
Aujourd’hui dépendant du parc immobilier de la présidence de la
République, on se demande bien à quoi peut servir ce parc pour le pouvoir. Que
le public en profite alors ! Or c’est précisément un parc bien moins
fréquenté que Versailles, ce qui le rend d’autant plus agréable. Rien de tel
que de s’installer sur l’herbe à l’ombre des buis en pyramide, au creux d’une
nature domestiquée et séculaire qui préserve de tout environnement urbain
alentour.
Sire, Marly ! c’est finalement aujourd’hui un cri de
remerciement que l’on peut envoyer au Grand Roi par-delà les cieux pour ce
domaine si plaisant qu’il nous a laissé !
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