jeudi 18 juin 2015

Il n'y a pas que le diable qui se cache dans les détails


Pour qui sait y prendre attention, Paris comme ailleurs regorge de lieux qu’il ne faut pas seulement regarder dans un plan large mais au contraire en cadrage serré.
Il est toujours étonnant de constater combien un simple détail peut prendre de la valeur quand on l’isole de son environnement. Il est somme toute fréquent dans un site presque insipide qu’un petit pan attire l’œil et ce qui paraît dépourvu d’intérêt subitement se révèle étonnamment expressif quand on se focalise uniquement dessus.


Avantage indéniable du croquis qui impose de prendre son temps pour déceler ce qui pourra tenir dans un carnet et se suffire comme évocation. Cela permet d’observer et de s’intéresser plutôt que de se contenter d’un simple coup d’œil rapide.


Voici justement quelques croquis pris sur le vif comme vus depuis le gros bout de la lorgnette. Ils sont le fruit de ce qu’offre la vision d’un instant précis. Ici en vis-à-vis d’un café un pan de mur ressortant du feuillage des arbres de la rue ; là la terrasse d’un musée surplombant un boulevard.
Parfois au contraire il s’agit juste d’isoler un sujet pour ne rendre que lui ou tout simplement quand le recul n’est pas suffisant pour que l’œil en embrasse davantage.




Le détail semble faire fuir, en témoignent ces parfois injustes locutions telles « le diable se cache dans les détails » ou la plus lointaine « de minimis non curat praetor », occasion pour ceux dont le latin n’était pas la troisième langue de se replonger dans le détail d’une œuvre, les pages roses du Larousse. Quelle tristesse alors que le succès d’un tout se juge à la qualité des finitions.


J’aime évoluer en m’intéressant aux petites choses et j’ai déjà écrit sur ces « petites choses » qui nous entourent, sans intérêts a priori mais sympathiques sujets d’aquarelle. Ces petites choses se retrouvent aussi dans la rue, le mât jaune du métro que plus personne ne regarde en étant un parfait exemple.


Nul ne pense à respirer tant cet acte est naturel mais par ces croquis je vous invite à vous concentrer sur votre respiration et l’insipide subitement va trouver sa vraie saveur.
A vous maintenant de sortir dans votre rue avec ce regard ciseleur en quête du petit détail qui sera le sel de votre vision.



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