mercredi 27 avril 2016

Le Carnet vénitien - partie 2


20.04.2016
Nous allons découvrir Venise par ce petit canal de quartier dans l’Est de la ville, au bout de Castello face au Giardini Biennale. Une ruelle calme et presque vide, à l’ombre d’une église dominant une petite place. Un petit bistrot dont les tables occupent le trottoir pour y prendre un petit déjeuner avec des croissants fourrés de marmelade, comme un sas avant de découvrir la Venise touristique.
Et marcher encore le long de ce rio pour parvenir enfin jusqu’à la rive et découvrir, partagés d’émotion et d’émerveillement, une vue à couper le souffle. Le campanile de Saint Marc faisant face à celui de San Giorgio Maggiore, le Bacino San Marco et dans le prolongement le Grand Canal. Déjà une circulation maritime intense, déjà des flots de touristes qui convergent vers Saint Marc.
Bien sûr c’est en cette direction que nous mènent nos pas mais à vrai dire, où iraient-ils sans rien connaitre encore ? Curieusement, passé l’engorgement du Ponte Della Paglia, d’où l’on peut voir le Pont des Soupirs, la Place St Marc (la Piazzetta San Marco dans sa partie étroite, la Piazza San Marco dans la plus longue) parait peu fréquentée en ce jour de semaine, les pigeons sont eux aussi peu nombreux mais déjà des orchestres aux terrasses des cafés pour faire payer un peu plus le chaland. Loin de l’image toute faite de cette place bondée et survolée de pigeons.

De là, le bonheur est de prendre une petite rue, sans chercher une destination précise pour mieux se perdre, au plaisir des canaux et des ponts, des campi et retomber sans savoir comment sur le Grand Canal à deux pas du Rialto que de grands travaux dissimulent à la vue.
Déjeuner au bord du Canal pour profiter de pasta al dente tout en jouissant d’une vue magnifique au ras de l’eau, à observer la circulation.


La promenade digestive se fera à bord du vaporetto qui remonte le Grand Canal vers la Piazzale Roma. C’est alors comme un défilé qui s’offre à la vue, chaque palais se passant de commentaire par son élégance, son élévation, au garde à vous les pieds dans l’eau.
Les bouchons de Paris sont ici remplacés par une joyeuse pagaille de motoscafi, de vaporetti et de plates qui se croisent, se klaxonnent, quelques gondoles qui cherchent à se frayer un passage dans toute cette noria.
Un parc ombragé nous permet de profiter d’un peu de fraicheur et de s’abriter d’un soleil qui ici chauffe déjà bien. Douceur de vivre à l’italienne dans un cadre éblouissant.


Le vaporetto suivant nous emmène poursuivre le tour de Venise par l’Ouest, en longeant le terminal ferry puis en glissant le long de la Giudecca. La rive est bien moins fréquentée sur cette face qui mène à la pointe de la Douane, puis à Santa Maria de la Salute. L’église est imposante par sa masse alors qu’à l’intérieur, pour ainsi dire vide sous son dôme, elle s’élève vertigineusement.

De ce côté aussi on se perd volontiers dans les ruelles pour progresser vers le Ponte Del Accademia, tout en bois. De nouveau le vaporetto pour rentrer dans notre quartier, chercher un peu de calme dans une zone sans touristes, discuter avec un vendeur de primeurs, profiter du jardin de la Biennale et de sa vue cette fois en contre-jour.



Difficile de décrire l’impression que provoque cette ville. La vue vers le Grand Canal, pour qui la découvre pour la première fois, est exaltante tant par sa beauté unique que par la joie d’y être. Une ville si célèbre dans le monde entier et si symbolique, de par sa place dans l’Histoire comme par le romantisme qui s’y attache. Pénétrer dans certaines villes donne le sentiment d’appartenir à une élite ; entrer dans Venise donne l’impression de s’inscrire à son tour dans une grande lignée de voyageurs, d’écrivains et de peintres. 


« Et nous entrerons dans la ville avec cet air tranquille des grands rois… »


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