vendredi 28 août 2015

Une journée à Versailles


Une journée à Versailles. Il faut se présenter tôt le matin pour éviter la queue internationale qui serpente dans cet espace enclos entre la Place d’arme et la Place royale, signe visible de l’attrait toujours renouvelé que ce château exerce encore aujourd’hui. L'occasion d'un petit croquis un peu tremblant mais réalisé debout et piétinant...


On aimerait demander à chacun la raison de sa présence ici, ce qui le pousse à visiter Versailles plutôt que tout autre lieu. Nombreux sont ceux qui répondraient tout simplement « parce que c’est Versailles ! ». Au contraire, nous y sommes venus pour transmettre à nos enfants la connaissance de ce livre d’Histoire incroyable qu’est ce château. De Louis XIII à Louis XVI, nos derniers rois de l’époque féodale ont vécu ici de grandes heures. Comment ne pas sentir une vive émotion dans une chambre où il y a 300 ans s’est éteint Louis XIV ? Comment ne pas vibrer en ces salles où aux premières heures de la Révolution la famille royale a trouvé refuge contre les émeutiers présents juste derrière ces portes ?


Versailles est un écran où se joue la vie quotidienne de ces rois, la Salle du Conseil, la tribune de la Chapelle royale, la Salle du Grand couvert. Et nous voici disant à nos enfants « pense qu’en ces lieux Louis XV dansait, qu’ici Louis XIV se donnait dans le spectacle de la majesté toute puissante, qu’ici Louis XVI cherchait quelque refuge… »



Passer au jardin avec l’émotion de suivre les pas du Roi Soleil, lui qui connaissait si bien son jardin qu’il a écrit un opuscule sur « comment il faut voir les jardins de Versailles ».
Profiter en ces jours de Grandes eaux de la musique d’époque diffusée dans les bosquets pour s’imaginer projeté au 17ème siècle parmi les visiteurs qui découvraient ébahis ces incroyables agencements, quand le plus grand des rois avait décidé de domestiquer la nature environnante.


Prendre son temps au bord du Grand Canal pour un repas champêtre.





Arriver au Grand Trianon pour découvrir un lieu présenté pour échapper à l’étiquette pesante de la cour mais qui demeure d’une majesté surprenante par la beauté des lieux, la magnificence du décor, la délicatesse du mobilier. A Trianon se sont succédé tant de personnalités de l’Histoire de France, Louis XV, Marie-Antoinette mais aussi Madame Mère – Laetizia Bonaparte – l’impératrice Marie-Louise sans oublier finalement de Gaulle qui n’a guère utilisé l’appartement et les bureaux qu’il y avait fait installer.



De là aller à travers les jardins jusqu’au Petit Trianon, en passant par quelques pavillons charmants dont le Pavillon Français qui paraît être une salle de bal construite au milieu du jardin. Tout ici évoque Marie-Antoinette, la boutique souvenirs qu’il faut traverser pour rejoindre le comptoir d’Angelina lui étant d’ailleurs entièrement consacrée. Curieux destin que celui de cette princesse qui n’était pas préparée à l’étiquette de France , toute axée sur la mise en représentation du souverain, et qui n’a eu de cesse de chercher à échapper à ce voyeurisme au point de susciter tant de fantasme. Aujourd’hui que la fureur révolutionnaire s’est apaisée, un véritable culte semble voué à la dernière reine de France.





Rentrer en remontant les jardins pour admirer l’Encelade, les bains d’Apollon, les Trois Fontaines. Il y a dans ces bosquets et bassins le plus extraordinaire cours de mythologie appliquée qui soit, appliquée car pour qui sait lire entre les lignes c’est l’histoire de la jeunesse de Louis XIV qui s’y déroule en superbes allégories parfois transparentes.


Enfin revenir au temps présent lorsque franchissant la grille d’honneur on quitte ce domaine pour reprendre, comme autrefois ici encore, la Route de Paris.


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