lundi 5 juin 2017

Chez Henry de Monfreid à La Franqui

©Axel Pivet - Le Cap des Trois Frères (Leucate)

Il est un homme qui fut à la fois marin, écrivain, peintre. D'aucun ajouteront qu'il fut aussi trafiquant et autres sympathiques commentaires à son égard, mais je préfère retenir de ses qualités celles qui me touchent le plus.
J'aime être en mer, j'aime écrire, j'aime peindre, mais Henry de Monfreid lui a su en faire son métier, sa façon de vivre et le tout avec talent.

Avant d'être tout cela, mais aussi après avoir été tout cela, Henry de Monfreid qui s'appelait encore Henri de Monfreid est né à La Franqui, petit village autrefois hameau près de Leucate au bord de la mer, là où la Méditerranée et l'étang de Leucate trouvent leur jonction.

Au pied d'une falaise qui mène jusqu'au Cap des Trois Frères, la plage s'étend longuement et dans dans un arc de cercle longe le Grau de Leucate comme un doigt de sable pointé pour empêcher l'eau de l'étang de sortir.

C'est ici le décor de la naissance et de la prime enfance d'Henry de Monfreid, la grève où il allait jouer parfois en défiant les interdictions de sa grand mère, là où il a découvert, selon ses termes, que "désormais (il) appartenait(t) à la mer".

©Axel Pivet - La Villa Amélie à la Franqui

En montant à flanc de falaise, le long de ces rues qu'un commerçant du village nous a désigné comme "le premier étage", nous avons enfin pu découvrir dressée fièrement au-dessus de la rue et pour la voir il faut se tordre le cou, la Villa Amélie, la maison de ses grands-parents où il est né.

Juste à côté est la Chapelle de Notre-Dame de la Mer, construction de 1954 d'un peintre sculpteur offerte aux habitants de La Franqui, sorte d'oeuf géant abritant un autel et une statue de la Vierge, devant laquelle sont placés des bancs de pierre à l'air libre.

©Axel Pivet - Chapelle N-D de la Mer, La Franqui
Sans doute est-ce là l'emplacement de la chapelle qu'une vieille carte marine qui m'a servi à retrouver la Villa Amélie désignait, celle peut-être dont parle Henry de Monfreid pour raconter les frasques de son frivole de père avec sa nourrice qu'il qualifie dans ses écrits de "gorgeuse"....

©Axel Pivet - La Boîte à Sel, La Franqui

Et plus bas le long de la plage, aujourd'hui totalement entourée d'arbres, d'un parking et de voitures modernes, la Boîte à Sel, la maison qu'Henry de Monfreid a fait construire pour lui après son retour en France pour pouvoir revenir sur la terre de ses origines. La Boîte à Sel à cause de sa forme particulière, même si aujourd'hui plus personne de moins de 50 ans ne se souvient sans doute de la forme d'une boîte à sel...


Merci au Château de Saint Estève d'avoir mis en ligne cette aquarelle réalisée par Henry de Monfreid montrant la Boîte à Sel dans un environnement bien différent de celui que l'on peut voir aujourd'hui  ! : http://www.chateau-saint-esteve.com/gite-au-domaine/les-environs/sur-les-traces-d-henry-de-monfreid/ 

Henry de Monfreid est un exemple de vie libre, une de ces vies qu'il n'est plus possible d'avoir aujourd'hui soit par complexité administrative, soit par difficulté financière, soit par convenance sociale, soit plus basique ment par responsabilité paternelle.
Il reste donc cette sorte de modèle un peu rêvé, cette fenêtre sur l'aventure qu'à défaut de vivre soi-même on vie par procuration au travers de ses livres, en regardant émerveillé ses aquarelles ou ému en parcourant cette plage et en posant le regard là où lui-même s'est abîmé dans la contemplation du paysage.

On comprend mieux l'émotion qui peut étreindre d'être là, en des lieux où l'Histoire se fait vivante.


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