Au coeur du quartier Saint Germain des Prés, dans le 6ème arrondissement de Paris, se nichent quelques pépites surprenantes, discrètes et bien cachées. Place Furstenberg, quelques arbres encadrent un lampadaire à cinq globes et donnent à ce petit espace un charme fou.
C'est là dans l'angle que s'ouvre une cour par laquelle on accède au musée Delacroix, dernière demeure du peintre qui avait choisi de s'y installer pour se rapprocher du grand chantier qui l'occupait alors, la décoration d'une chapelle de l'église Saint Sulpice.
En haut d'un grand escalier, on pénètre dans l'appartement du peintre, quelques pièces où sont réunies diverses oeuvres de Delacroix ou sur Delacroix. Ainsi deux portraits se répondent l'un l'autre : Delacroix peint par un ami et cet ami peint par Delacroix. Ou encore l'esquisse d'un tableau mettant en scène un épisode célèbre des prémices de la Révolution, Mirabeau signifiant à Dreux-Brézé envoyé par le Roi le refus du Tiers Etat de se séparer. Le tableau final est à Copenhague mais déjà ici on reconnait non pas les personnages à peine esquissés, mais leurs allures, leurs gestes, le tout déjà peint à l'huile.
En descendant quelques marches qui mènent au jardin, la visite se poursuit dans l'atelier de Delacroix, vaste pièce qu'éclaire une haute fenêtre et une verrière zénithale. En contournant la cheminée on trouve une petite pièce où est exposée la copie d'un tableau célèbre dont l'original est au Louvre, autoportrait de Delacroix ici par Jules Letoula que les français ayant plus de 20 ans connaissent bien pour avoir figuré sur les billets de 100 francs. Delacroix sur ce tableau avait 39 ans.
Un buste en plâtre teinté le représente académicien, il a donc plus de 59 ans. La chevelure toujours folle mais plus longue, le visage plus empâté et sévère et un nez digne de Cyrano.
Puis on descend profiter du jardin, au creux des immeubles qui se dressent tout autour et qui forme un rempart contre les bruits de la ville pourtant si proche. C'est un espace paisible, qui appelle à profiter de son calme en admirant la façade de l'atelier décorée de fresques à l'antique. De ci, de là, des livres sont proposés pour s'installer et lire tranquillement là où Delacroix a vécu heureux ses dernières années. Un lieu qui sans l' opiniâtreté d'une société créée spécifiquement pour aurait été détruit pour céder la place à l'urbanisation galopante.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire