Bienvenue
dans le plus grand musée du monde, pour qui cette phrase de Paul Valéry rédigée
pour le Palais du Trocadéro serait aussi parlante :
Il
dépend de celui qui passe
Que
je sois tombe ou trésor
Que
je parle ou me taise
Ceci
ne tient qu'à toi
Ami
n'entre pas sans désir
Ou
encore celle que je lisais chaque jour en rentrant du Lycée Janson de
Sailly :
Choses
rares ou choses belles
Ici
savamment assemblées
Instruisent
l'œil à regarder
Comme
jamais encore vues
Toutes
choses qui sont au monde
Le
Louvre, carrefour du monde entier tant on y croise de nations différentes parmi
tous ces visiteurs, spectacle infini des beautés des arts du monde entier,
dédale de l’antique au (presque) moderne, labyrinthe parmi les trésors.
Le
Louvre n’est pas qu’un musée, c’est une émotion sans cesse renouvelée. Il faut
s’y promener en se souvenant que ces lieux furent siège du pouvoir depuis leur
édification et jusqu’en 1993 seulement. Siège de l’Histoire qui nous invite en
ses murs et que l’on eut encore entendre pour qui sait prêter l’oreille.
Il
est certes plus facile de se projeter dans ce passé en déambulant dans
l’appartement de Napoléon III, dont le grand salon laisse sans voix, la salle à
manger dont on ne voit pas la fin invite à s’asseoir (mais respectez le
cordon !) ; l’escalier du Ministre laisse imaginer smoking et robes
longues qui y ont défilé.
Mais
partout, malgré un décor parfois modernisé pour les besoins des collections,
l’Histoire est là que l’on peut apercevoir.
Tant
d’œuvres y sont réunies qu’un article ne suffirait pas pour en parler. Il
suffit de prendre place sur un banc et de se plonger dans un tableau ici, une
statue là, un groupe. Se laisser hypnotiser par les objets d’art à la fois par
leur beauté mais aussi par leur histoire. Joyeuse, l’épée dite de Charlemagne,
évoque tous les sacres des rois de France auxquels elle a participé, elle qui
paraît silencieuse dans son écrin de verre. Comment ne pas être subjugué par
tout ce que le Vase de Suger a traversé, fruit aujourd’hui d’arts d’époques si
différentes et si lointaines entre elles ?
Ces
tableaux que l’on peut admirer nous sont souvent connus, reproduits, partie de
notre imaginaire et illustrations de nos livres depuis notre enfance et ils
sont là, pour nous et devant nous.
La
force qui se dégage de l’esquisse de Bonaparte au Pont d’Arcole, la majesté de
Napoléon III, la fraicheur de la Marquise de Pompadour, la déambulation se poursuit dans les époques,
les styles.
Il
faut venir au Louvre, il faut surtout y revenir ; marcher une heure ou
deux puis sortir ce qui permet à peine
de voir une petite partie d’un département ou de gambader d’une période à une
autre au hasard. Mais revenir pour se perdre dans une autre aile, approfondir
la découverte, voir les œuvres dans un autre contexte (excepté la Joconde,
toujours très entourée !).
Je ne me lasse pas au Louvre, je m’y enrichis à chaque visite. Il faut aller au Louvre, il faut déambuler au Louvre.
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