Quand la fin du mois de juillet jette sur les routes ceux qui
finissent leurs vacances et ceux qui débutent les leurs, invariablement les
autoroutes et axes majeurs se transforment en parking. Plutôt que de contribuer
à cette mue annuelle nous préférons prendre un itinéraire Bis certes plus long
mais pratiquement désert.
L’autoroute qui se glisse entre celle qui file vers le sud ouest
et celle qui coule vers le sud est s’arrête au bout de deux heures de trajet,
ce qui explique sans doute qu’à part ceux qui se rendent dans l’une des
destinations personne ne emprunte. Personne sauf nous.
Le trajet prend ensuite des allures de plongée dans le passé, le
long d’une Nationale comme nous en prenions pour les voyages de mon enfance,
longée d’arbres qui offrent une ombre reposante et matérialisent la perspective
de la distance.
Spectacle apaisant sans croiser quiconque ou presque. La radio
diffuse pendant ce temps les bulletins de circulation : l’autoroute que
nous prenons en temps ordinaire est plus saturée encore que celle qui descend
vers la Provence. Alors que nous entendons que les aires d’autoroute sont
prises d’assaut, nous choisissons un arrêt pique-nique tranquille face à un vaste paysage vallonné.
Plaisir simple, vraie pause apaisante loin de la fureur des bouchons. Vue
depuis ces petites routes, que la France est belle ! Des accents gaulliens
jailliraient presque des descriptions que l’on pourrait en faire.
Au détour d’un virage s’ouvre subitement et toujours aussi
soufflant le panorama sur le Puy en Velay. Comment ne pas s’étonner de ces
curiosités géologiques dressées ainsi vers le ciel et que l‘homme a su
apprivoiser pour en faire des sanctuaires. En une poignée de main se tiennent
les monuments emblématiques de ce point de départ de la voie la plus fréquentée
vers Saint Jacques de Compostelle.
Pour éviter l’autoroute il ne faut pas craindre le détour, se
plonger dans une carte en abandonnant le GPS qui raisonne vers le plus rapide,
trouver la route qui serpente et que Michelin a bordé de vert, symbole d’un
environnement remarquable. C’est ainsi qu’au bout de lacets redoutables et d’épingles
à cheveux à faire dresser les vôtres sur la tête, se dévoile Saint Enimie
nichée au bord du Tarn. Par cette chaleur la rivière est délicieusement
fraiche, parcourue de kayaks et dans laquelle se jettent téméraires des enfants
ivres du bonheur des vacances.
Mais l’heure tourne car à force de tours et détours on en oublie
que la journée, commencée à 3 h du matin, devient bien longue. Passé Millau l’autoroute
est dégagée et permet de filer plein sud vers notre destination. Quelques
nuages embrument la vue alors que toute la journée le soleil a primé, accompagné
d’une chaleur qui rappelle s’il en était besoin que les vacances peuvent enfin
commencer !
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