mardi 12 juillet 2016

Carnet d'un pèlerin - Montligeon 2016 - Jour 3


©Axel Pivet

Le réveil est bien matinal en ce samedi matin ; pour les uns il s'agit de monter dans la forêt rejoindre un sanctuaire dédié à la Vierge, pour d'autres de profiter d'une douche chaude et pour les derniers de prolonger la douceur d'un sommeil réparateur. Le soleil accepte enfin d'être de la partie, illuminant l'ambiance maintenant plus joyeuse du petit déjeuner partagé autour du foyer du barbecue de la veille.

©Axel Pivet

Un enseignement sur les actes de miséricorde nous est délivré pour nourrir la méditation d'une marche dite de désert. Ce n'est pas tant marcher en silence qui compte mais marcher en méditant, dans une introspection sur nos propres comportements à l'égard des autres.
Le paysage, tantôt forêt, tantôt en bord d'étang se fait distraction dans cette méditation mais il offre de s'émerveiller devant les beautés de la Création. Dans une allée forestière rectiligne, le chien d'un promeneur invisible déboule subitement en remontant dans une course folle la colonne de pèlerins, espérant sans doute y retrouver son maître. Quelques sifflements stridents lui font faire demi-tour et reprenant sa course toujours aussi folle il finit par retrouver son maître dans le sous-bois. Petite interruption avant de reprendre la méditation.

©Axel Pivet

Les églises qui nous accueillent sur le chemin se font havre de paix et de fraicheur pour que le pèlerin fatigué puisse trouver un siège reposant, sous le regard bienveillant des statues polychromes. Les yeux se ferment dans un doux mélange de courte sieste et de prière fervente.

©Axel Pivet

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©Axel Pivet

Quand le déjeuner peut être partagé dans un champ, chacun en profite pour s'étendre sous les quelques rayons d'un soleil bien timide et peut importe si quelques gouttes en profitent pour tenter de faire fuir les dormeurs.
Mais déjà il faut repartir, le but est proche désormais.

©Axel Pivet

La richesse d'un tel pèlerinage est de pouvoir échanger sans fausse pudeur, en vérité, pour confier ses doutes ou ses interrogations à un frère pèlerin et se nourrir alors de son point de vue, de ses conseils.
Echanges fructueux qui aident à se préparer pour le sacrement de réconciliation qui nous est proposé en marchant. Se confesser ainsi supprime l'aspect jugement que certains peuvent craindre, prêtre et pénitent marchant côte à côte en se plaçant sous le regard du Seigneur. C'est aussi une confession rythmée par la marche, qui débute par une discussion informelle afin d'aider à discerner. La force de la confession en marchant est de ne pas être stigmatisante, le prêtre à côté se faisant lui aussi pèlerin et ouvrant à la confiance. Quelle joie de se sentir plus léger, réconcilié dans une relation renouvelée avec le Père !

©Axel Pivet

Un prochain arrêt nous propose justement de réfléchir entre nous sur la confession, les freins qui nous en éloignent, la démarche qui nous incite à y aller et ce que l'on en tire. Il ne s'agit pas de se juger es uns les autres, mais au contraire de s'entre-aider par nos expériences respectives à progresser vers ce sacrement.
L'exercice n'est pas facile, surtout quand il s'agit d'admettre des craintes qui peuvent paraitre irraisonnées, et la magie du paysage, le lieu de l'arrêt étant ici particulièrement bien choisi, aide à puiser le courage en laissant les yeux s'évader pour s'ouvrir plus encore.

©Axel Pivet

Un dernier effort, quelques derniers kilomètres, et voici le groupe en vue de la basilique de Montligeon. Dans la tradition des pèlerins d'autrefois qui se mettaient à genoux pour prier la Vierge lorsqu'enfin, au terme d'une longue marche ils apercevaient leur destination, nous partageons en chantant un Ave sous le regard étonné des vaches du champ juste au-dessus de nous.


©Axel Pivet

Le principe du pèlerinage est que chaque chapitre chemine de son côté pour converger au sanctuaire avec tous les autres groupes et partager tous ensemble une entrée commune dans la basilique pour une messe des pèlerins. Geste marquant, nous voici tous réunis sur le parvis, face aux portes fermées, chantant notre joie d'être là, d'être ensemble, quand soudain les portes s'ouvrent et derrière nous apercevons les prêtres qui nous accueillent puis précèdent notre procession, un lumignon à la main, jusqu'à l'autel.
Notre-Dame Libératrice nous couve de son regard apaisé pendant que montent nos prières, dans la joie d'être arrivés au terme de cette marche.

©Axel Pivet

Sans oublier à l'issue de cette messe ce qui fait aussi la joie fraternelle du pèlerinage, se retrouver à la terrasse du bistrot local, quel que soit la ville du sanctuaire, pour exprimer le bonheur d'être entre pères.

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