lundi 17 septembre 2018

Carnet de Berlin : samedi et dimanche


A quelques stations de métro et de train en partant de l'hôtel, cap sur Alexander Platz, au-lieu du shopping à Berlin mais aussi implantation de la tour de la télévision, la Berliner Fernsehturm, grosse boule de billard embrochée sur un pic sans fin.
L’ascenseur grimpe à 203 m de haut à la vitesse de 6 mètres par seconde... Avouons-le tout de go, la tête tourne en arrivant en haut, bien plus que dans l’Empire State Building ou le Rockfeller. 


La vue à 360 degrés est comme toujours en ces cas-là impressionnante, d’autant que les hublots sont orientés vers le bas, ce qui offre une vision dégagée et lointaine. Sujet au vertige je vais me contenter d’un regard au loin ! Quand le soleil brille, la boule reflète une forme de croix qui perturbait fortement le pouvoir communiste du temps de la RDA ; ils ont bien essayé de modifier le revêtement de la boule mais en vain et aujourd’hui la croix reste clairement visible.



En redescendant nous atteignons la Spree qui traverse Berlin, dont les quais à l’ombre permettent de profiter de la vue sur le Berliner Dom.
Croiser des musiciens de rue est chose courante pour qui voyage, mais ici ils sont élégants et préfèrent jouer de la musique classique plutôt que de beugler au nom de l’art. L’ambiance est parfaite pour entrer sur Museuminsel, l’île des Musées, s’installer sous les arcades du parc de l’Altes Galerie dressée comme un temple grec, profiter de ce calme arboré, ces pelouses qui appellent à s’y allonger. 





C’est le moment d’aller visiter les collections égyptiennes, mais pour cela il faut se référer à un précédent article de ces carnets déjà publié.

En sortant du musée parmi un champs de travaux, la chaleur se fait étouffante et le moindre coin d’ombre à son prix. Un café original nous accueille dans un site Microsoft, sous l’enseigne Digital Eatery.

Pour circuler il faut vraiment choisir les rues dont les trottoirs sont à l’ombre et éviter ainsi de fondre sur place. C’est ainsi qu’à force de détour apparaît la Gendarmenmarkt, encerclée de ses deux églises aux clochers à dôme et entre les deux la grande salle de concert. Sur les marchés deux musiciennes interprètent Mozart au violon et violoncelle, parenthèse magique d’un concert en plein air. 


Est-ce la chaleur ou le mois de juillet, Berlin nous paraît vide, toutes propositions gardées bien sûr. Loin d’être une critique, une capital dans laquelle on ne se sent pas oppressé est évidemment un pur plaisir.


Pour le dîner nous avions repéré un restaurant de poissons près de Gendarmenmarkt, Seaside. Il faut le vouloir car la correspondance entre deux lignes ne se fait pas par souterrains mais en sortant et en traversant tout Potzdamer Platz, sous une pluie drue.
Dans le même temps, tous les participants de la gay prise locale sortent pour prendre le métro, costumes bariolés, déguisements, drag quels, hommes et femmes à moitié nus, dans une ambiance pour le moins surprenante et éminemment alcoolisée. 

Le concept de Seaside est de choisir des morceaux de poissons présentés comme à la vitrine d’un poissonnier, qui seront ensuite cuisinés et servis à table. Il est difficile de traduire, même de l’anglais, toutes les variétés qui sont proposées, à part octopus ; c’est donc l’aspect visuel qui commande le choix.

Le revers de la médaille est le prix, le poisson étant vendu au poids que l’on ne maîtrise pas. 


Nous revenons près de l’hôtel dans ce restaurant grill pour prendre le dessert. Ici le Virgin Mojito s’appelle un Mosquito, on sert un Tartuffo presque aussi bon qu’à Rome et le Tiramisu est servi comme à Naples : l’Europe sur la table !
Comme je dessine une grande fresque murale représentant une femme qui parait andalouse, le patron vient regarder mon carnet et nous emmène voir toutes les fresques du restaurant, y compris dans des salles non ouvertes aux clients, toutes sur des thèmes mexicains. Il y a une magnifique représentation d’un combat de Cortès et ses Espagnols contre les Incas.

L’orage de la nuit suffira à peine à faire baisser la température toujours aussi caniculaire.


L’idée ce matin est d’aller faire une promenade en bateau. Pour cela nous prenons le métro vers Alexander Platz quand une jeune femme entre dans le wagon et commence à se déshabiller devant tout le monde… On aurait pu penser qu’elle se changeait simplement mais non, elle s’assied et reste top less pendant le reste du trajet.

Il fait chaud et malgré l'heure matinale le soleil tape déjà bien. Dans ces bateaux découverts en été on vous prête des parapluies pour servir d'ombrelle ; le bar du bord vous accueille en servant des boissons à un prix étonnant par rapport à ce qui se pratique à Paris en zones touristiques.
En naviguant on se rend compte combien Berlin est une ville verte. Tiergarten est un jardin immense, dont finalement nous n'avions vu qu'une toute petite partie, qui s'étend jusqu'aux bâtiments de la Chancellerie construits après la réunification et que les berlinois appellent la machine à laver, en raison de sa forme.
Quel plaisir de naviguer ainsi, en sentant la fraicheur qui monte de l'eau ou qui tombe de l'ombre des arbres pour compenser la température extérieure...


C'est aussi une ville propre, peu bruyante (à moins que cela ne soit du au fait qu'en été il n'y a pas grand monde qui circule...) sauf quand les pompiers passent en déchirant l'air de leurs sirènes.
On sent partout la dimension internationale de la ville  tout le monde parle anglais naturellement, dans la rue comme dans les restaurants ou les bars. L'accueil des touristes est très poussé et soigné et Paris souffre terriblement de la comparaison. A ce stade, ce ne sont pas des efforts que doivent faire les français mais un travail colossal pour se mettre à niveau, et il serait grand temps.

Le métro est propre et lumineux, donnant un sentiment de sécurité. Les wagons sont larges, on peut y entrer avec un vélo. Il n'y a pas de tourniquet à l'entrée des quais, juste des distributeurs mais la culture allemande, disciplinée naturellement, permet cet auto-contrôle. Quelle différence de cultures par rapport à la France.


Un dernier plaisir en passant par l'hôtel pour récupérer nos bagages : une bonne glace Mövenpick dans la grande salle à manger vide, juste pour nous ; nous ne pouvions quand même faire l'impasse quand on réside dans l'hôtel éponyme !


Fin du voyage, nous voici d'un rapide trajet de taxi à l'aéroport. Ici, pas de terminal, juste un numéro de porte de départ pour passer des contrôles de sécurité ciblés par vols, ce qui fluidifie le passage sans faire la queue.
Un vol sans histoire, très rapide finalement et qui nous rappelle combien Berlin n'est pas si éloigné de Paris, comme une incitation à y retourner plus souvent !

Auf wiedersehen Berlin !!





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