mardi 11 septembre 2018

Carnet de Berlin : vendredi et samedi


Durant les 7 années scolaires pendant lesquelles j’ai appris l’allemand, la ville de Berlin revenait dans les cours de culture germanique ou d’Histoire, sans que je ne n’y sois jamais allé. 
C’était alors la guerre froide, l’Ouest faisant face à l’Est et Berlin était une enclave dans le bloc adverse. 
Berlin c’était aussi 1933 et l’incendie du Reischtag, 1936 et les jeux olympiques, 1945 et l’entrée des Russes, 1948 et le pont aérien des américains, 1961 et l’édification du mur. 
Ce n’était pas encore 1989 puis ce fut le 9 novembre 1989, vécu en direct et l’explosion de joie qui a traversé l’Europe. 

Berlin pendant ce temps était pour moi des images et des évocations historiques, mais qui ce sont avérées être à 1000 lieues de ce qui m’attendait vraiment. 


4 heures du matin le réveil sonne, l’avion atterrit à Tegel à l’heure à laquelle une journée de travail ordinaire n’a pas encore commencé. Aujourd’hui le commandant de bord est une femme et je confirme que cela n’a rien d’extraordinaire, l’avion ayant été parfaitement piloté. 
Il fait déjà chaud en attendant le bus et ce sera pire le temps de se perdre dans la gare centrale pour trouver le bon quai de métro en l’absence d’indication explicite. 


Dans un voyage la découverte du lieu d’hébergement est une composante importante de l’émotion ; le Mövenpick est un 5 étoiles à la façade sur rue rose, dont le grand escalier est parcouru d’un lustre qui d’en bas paraît un tuyau sans fin. 
La chambre est vaste, en sous-pente que compense une grande hauteur de plafond. Une paroi de briques de verre sépare la salle de bains du reste de la chambre, touche moderne dans un environnement classique. 


A peu de distance le premier point attractif est Check Point Charlie ou plus exactement sa copie car l’original a disparu après 1989. Les panneaux trilingues rappellent qu’ici passait une frontière, dont le tracé parfois est visible au sol. On ne peut être qu’ému face à la puissance de l’évocation historique : plus loin vers Tiergarten nous verrons ces plaques votives rappelant le souvenir de ceux qui ont perdu la vie en cherchant à tout prix la liberté au-delà du mur. 

Les morceaux de mur que l’on voit deci-delà ont une grande semelle d’un côté et une courte de l’autre ; la partie allongée était à l’ouest et son extrémité marquait la limite frontière, le mur et sa base étant à l’est. Derrière s’étendait une large partie vide, no man’s land aussi appelé zone de la mort, puis le mur face à l’est avec ses barbelés et ses miradors. C’était ça Berlin il y a encore 30 ans. 


Se perdre dans une rue en cherchant à rejoindre Unter Den Lienden, encore un nom gravé dans ma mémoire depuis le lycée. On est là du côté de l’est, ce qui permet de voir l’impressionnante ambassade de Russie qui garde figés dans la pierre les marques de l’époque soviétique. 
De là s’ouvre le point de vue sur la Porte de Brandebourg (Brandenburger Tor ici), dont les préparatifs d’un concert rock masquent la base. Tout autour sont désormais installées les ambassades majeures, celles des USA faisant face à celle de France, sur une place élégante et arborée. 

En quête d’un peu d’ombre sous les 30’ qui tapent allègrement, nous remarquons tous ces touristes qui déjeunent dans Tiergarten, près du Reischtag, d’un hot-dog : allons-y pour tester à notre tour mais inutile de chercher à prendre plus !

Bien calés, il nous reste plus qu’à retourner à l’hôtel faire la sieste...




Arrivés à Postdamer Platz, rien de tel que de profiter d'une bonne glace ; je ressors mes souvenirs d'allemand, usés à Vienne il y a 2 ans de cela, pour demander un café. Le serveur me demande en anglais d'où je viens, Paris, et me répond sans le moindre accent "parlez français, ça vaudra mieux pour vous !" (en français dans le texte, bien sûr). La glace est brisée, c'est le cas de le dire, celle qui nous sera servie le sera avec un immense sourire.


Cela ne paie pas de mine quand on est sur la Postdamer Platz, juste quelques vitrines de magasins, mais quand on franchit les portes du Berliner Mall, le choc est de taille. Certes un centre commercial comme on en voit d'autres un peu partout, certes un peu grand, un peu haut que le regard s'y perd, mais un je-ne-sais-quoi d'exceptionnel, cette grande piazza vitrée qui relie les deux immenses bâtiments du centre dans lequel les terrasses des restaurants laissent la place à une grande piste de danse animée chaque jour de l'été pour un cours open d'un style différent.


Au soir venu, nous allons dîner près de l'hôtel dans un restaurant grill qui vante en vitrine ses viandes d'Argentine. Goûter un boeuf Black Angus avec ses saveurs grillées est un pur plaisir...


Le patron omniprésent dans le restaurant l'est aussi sur la carte en photo comme en vitrine. Je croque son portrait d'après sa photo, ce que les serveurs repèrent et lui indiquent ; je le vois alors venir s'installer non loin de moi, essayant de voir le résultat en dessin. Alors je le lui montre pour qu'il le signe et lui, ravi, le montre à toute sa famille qui travaille avec lui. Comme prix de ce dessin il nous offre des verres de tequila frappée, qui brûle bien les intérieurs...



Au petit déjeuner, j’aime à regarder cette structure de verre et métal qui me rappelle celle rencontrée à Naples, verrière coulissante qui recouvre la cour transformée en salle à manger. Le buffet installé dans une salle annexe offre un panel de charcuteries, pains varies, fruits et plats chauds. 
J’adore observer les gens au petit déjeuner dans un hôtel, ils prennent toujours plus qu’ils n’en ont besoin, simplement parce que le buffet offre un choix si large qu’on voudrait tout goûter. Je regarde cette vieille dame très chic se préparer une tartine de lames de gruyères surmontées de tranches de lard, avec une technique si maniérée qu’elle en devient hypnotique. 
Ici on peut prendre du miel tiré directement d’un rayon de ruche.


Et nous voici prêts à partir visiter Berlin, mais ceci sera raconter dans une seconde partie de ce carnet !

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire