mardi 7 avril 2015

Visite à Giverny, chez Claude Monet



Un lundi de Pâques ensoleillé, par une température qui oscille entre fraicheur saisissante, plus vraiment le froid, et une douceur réconfortante, pas encore la chaleur, prenons la route vers le nord-ouest, aux portes de la Normandie, direction un coude de la Seine : Giverny !

Dès le parc de stationnement, l'ambiance est plantée sous les cerisiers alors en fleurs, d'un rose diaphane qui se détache sur le bleu du ciel sorti du tube, comme une estampe qui vous saisit.

Faire la queue, pas trop longtemps, le temps de se munir de son ticket pour descendre, en contrebas de la rue, et arriver par le vaste atelier des Nymphéas, à la verrière zénithale voilée d'une toile, transformée en temple aux souvenirs multilingues.
Passons vite et sortons au jardin pour se laisser porter par la découverte ; voir ces mille fleurs dont je suis incapable de retenir le nom (ce qui faisait le désespoir de ma pauvre grand-mère !) mais qui ravissent l'oeil autant qu'elles me chatouillent les narines. Qu'il est bon de sortir de la ville et de revoir le vert, apprécier la présence bien installée du printemps alors qu'en ville son retour ne se fait que par traces encore bien discrètes.

Monet disait de lui qu'en dehors de son jardin et de la peinture il était bon à rien : toute son oeuvre est réussite ! Taillé par quartiers rectilignes, le jardin s'étale langoureusement entre la maison et l'ancienne voie ferrée, aujourd'hui une route.

Commencer un croquis de la maison avant d'y pénétrer, comme on met ses pieds dans les pas de l'Histoire, avec respect quoi qu'on s'en défende. Découvrir le vaste salon-atelier re-agencé comme au temps du peintre, que l'on découvre du haut de quelques marches car la pièce est à hauteur du jardin a
lors que la maison est à hauteur de la terrasse ; un bureau, quelques canapé et fauteuils, et aux murs sans fin des tableaux qui grimpent à l'assaut de la belle hauteur sous plafond.

Se faire indiscret et rentrer dans la chambre de Monet, pour constater que de toute la maison il s'était réservé la plus belle. Parcourir un couloir pour trouver un autre escalier qui permet de rejoindre la salle à manger toute de jaune peinte, comme les meubles d'ailleurs, qu'égaient ici comme partout ailleurs dans la maison les estampes japonaises que collectionnait Monet. Imaginer les tablées familiales (Monet était à la tête de 8 enfants), les amis de passage et passer dans la cuisine recouverte de céramiques bleues. Se laisser impressionner par la collection de casseroles, rangées par taille, par le fourneau que l'on jalouse tant la cuisine que l'on peut y faire est délicieuse.

Et ressortir, passer le souterrain moderne pour se rendre au jardin d'eau, clou de la visite pensent certains, image la plus connue du lieu disent d'autres, mais quoi qu'il en soit lieu voulu et créé par l'artiste pour y représenter à domicile l'eau. Un bras d'un affluent de la Seine, un petit étang, une île et son pont japonais, puis enfin un banc parmi d'autres pour s'y asseoir et croquer le lieu.

Quelle joie de peindre non pas ce qui a déjà été peint mais là où le Maître a peint, se dire que la palette d'aquarelle est à sa place bien naturelle ici, certes autant qu'ailleurs mais avec cette saveur particulière.

Finir de peindre la maison aussi puis repartir, se dire combien le peintre a eu de la chance de découvrir ce lieu et d'y vivre, combien nous avons de la chance que ce lieu ait pu être aussi bien préservé pour nous permettre d'en profiter un siècle plus tard.


Et avoir envie d'y revenir plus tard dans la saison lorsque la nature sera plus exubérante encore.

A Paris, le 7 avril 2015

















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