vendredi 10 avril 2015

Matériel de sketcher

Note préalable : ma pratique évoluant et cet article étant le plus régulièrement consulté du blog, je le mets à jour pour vous faire profiter des retours d'expérience sur le matériel évoqué.


Perdu dans un abîme de perplexité face à une page blanche, l'idée m'est subitement venue d'écrire sur le matériel qu'un croqueur urbain promène avec lui, en tout cas celui que j'utilise et qui n'est qu'un exemple parmi d'autres. 

La technique qui me caractérise est l'encre de Chine avec aquarelle sur carnets, même si j'apprécie aussi de faire une esquisse au crayon léger. Il m'arrive également de croquer sans esquisse préalable, directement à l'aquarelle ce qu'autrefois je n'osais pas faire mais qui s'avère en réalité très plaisant.

Mes carnets sont de différents formats, non seulement pour être en mesure de m'adapter à un environnement mais aussi en fonction d'un contexte. Ainsi au quotidien j'ai sur moi un carnet A6 qui a le mérite de tenir dans une poche, d'être d'un encombrement minimum tout en offrant une taille déjà suffisante pour un croquis fait "entre deux" et donc très rapidement.
En revanche, en vacances ou en week-end, le carnet sera plus grand jusqu'au A4 car alors j'aurai un sac à disposition pour le porter et le temps nécessaire pour me lancer dans une composition plus grande.

J'avoue une prédilection pour les carnets Moleskine, non par snobisme déplacé mais pour des raisons très concrètes. La résistance d'abord : un Moleskine peut s'ouvrir à plat sans que la couture à terme ne finisse par rompre. Son volume, qui reste discret notamment du fait de l'épaisseur de la couverture rigide. J'ai comparé avec d'autres marques, la couverture Moleskine reste, à résistance et rigidité égale, la plus fine et donc la moins gênante dans la poche.

Depuis peu j'ai découvert les carnets de la marque Hahnemühle ("le Moulin du Coq") qui présente les mêmes caractéristiques que Moleskine en terme de qualité du papier, résistance de la couverture et légèreté, mais qui a l'avantage de proposer un format A5 version portrait et non seulement à l'italienne comme chez Moleskine.

L'esquisse du croquis est chez moi faite à l'encre de Chine, avec ces feutres à pointe fine si possible, non délayable à l'eau. Ainsi l'encre reste discrète et va tenir lors de la mise en couleur. J'ai beau avoir plusieurs tailles de feutre sur moi, j'ai tendance à n'en utiliser qu'une seule par croquis ; le trait est ainsi fait en une seule fois, sans changer d'instrument.

J'ai découvert depuis peu le plaisir de dessiner à la plume et je n'utilise donc les feutres que lors de voyages en avion (les plumes n'aiment pas la surpression en cabine qui provoque des fuites, sauf à voyager avec le stylo d'un coté et la cartouche ou le réservoir d'encre de l'autre). Je travaille avec deux stylos : un Lamy Safari pointe moyenne, que je charge d'encre noire Dokumentus qui résiste parfaitement à l'eau sans temps de séchage ; un Carbon Platinum, avec l'encre Platinum en cartouche ou en réservoir à pompe. On joue avec la plume pour doser la largeur du trait, c'est une finesse très appréciable. Bien sûr, qui dit plume et encre dit pas de droit à l'erreur ou plus exactement, pas de possibilité de repentir : ce qui est fait est fait et il faut l'assumer, faire avec.

Pour le dessin au crayon je privilégie le porte-mine : léger et toujours bien taillé, mais aussi le criterium qui tient bien en main et propose un trait plus gras qui convient bien aux croquis rapides faits à la volée.

Ne surtout pas oublier les pinces à dessin, pour bloquer les feuilles du carnet quand la bise légère se fait intrusive...


Pour la couleur, ma fidèle palette d'aquarelle m'a accompagné longtemps avec ses 12 demi-godets que je remplissais de temps à autres. En plastique, elle était très légère et discrète, tient sur le coin d'une table comme dans le creux de la main.

Mais l'envie d'évoluer m'a poussé vers une palette à boite métallique, qui avait pour intérêt de pouvoir y ajouter d'autres godets voire de remplacer par renouvellement ceux existant.
A l'usage, cette palette s'est avérée lourde alors que le poids est un sujet quand on se promène toute la journée avec du matériel sur le dos.

Alors je suis passé tout récemment à la palette de voyage "Ma Petite Aquarelle" de Sennelier, initialement livrée avec 12 godets non remplaçables auxquels j'ai vite ajouté 6 de mieux pour introduire d'autres nuances de couleurs ou, pour le bleu et le jaune, des godets pouvant être "salis" lors des mélanges notamment pour faire du vert.

Cette palette est légère et est équipée d'une sangle élastique en sous-face qui permet de la tenir en main. Elle est toutefois légèrement plus épaisse que d'autres modèles.





Dans le même ordre pratique, la palette Van Gogh de 15 demi-godets est particulièrement agréable, d'autant qu'elle contient un deuxième plateau de mélange rangé dans le couvercle et que l'on décroche grâce au manche du pinceau rétractable fourni avec.


Pour tenir le tout confortablement, voici le porte matériel : une tablette format A5 avec une pince à papier. Utilisée à l'envers, elle coince le carnet avec la pince et libère au-dessus l'espace utile pour faire tenir la boite d'aquarelle avec des pinces à papier. Le godet à eau peut être accroché dans un support à clip.




Pour appliquer la couleur, on peut avoir recours à des pinceaux de voyage ou à un pinceau à réservoir en mobilité.


Dans ce réservoir, il n'y a que de l'eau, pas de pigment ; pour changer de couleur, on utilise une petite éponge humide contenue dans sa boîte en plastique. Un mouchoir en papier ferait certes l'affaire, mais l'éponge est plus efficace  pour nettoyer le pinceau. Attention toutefois à ne pas laisser l'éponge enfermée dans sa boîte au soleil, car celle-ci étant hermétique, l'éponge peut moisir à la chaleur !

Mais comme on fait vite le tour des avantages et des inconvénients, le pinceau à réservoir n'est en fait à réserver que pour des touches rapides de couleurs car étant en synthétique, il ne se gorge pas d'eau ou en déverse trop et s'avère inadapté pour des lavis ou des zones trop grandes à mettre en couleur.



Je me suis donc équipé de pinceaux de voyage soit avec des petits manches soit avec un manche repliable qui sert de capuchon quand il est fermé. J'utilise plusieurs tailles, jusqu'au petit gris miniature et l'eau m'accompagne dans un petit flacon sélectionné sur deux critères : l'étanchéité du bouchon et la stabilité du flacon. Il faut éviter les fuites dans le sac ou le flacon qui se renverse sur le carnet.

Tout ceci tient dans une trousse d'écolier, ce qui permet de tout avoir sous la main avec un poids et un encombrement minimes.

Aujourd'hui ma trousse est en tissu, trouvée à Rome dans un charmant petit magasin, avec un matériel prêt à dégainer face à un sujet... qu'il ne reste qu'à trouver !





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