mardi 8 novembre 2022

GALERIE VIRTUELLE ROUTE DU RHUM 2022


©Axel Pivet - 2022

©Axel Pivet - 2022

©Axel Pivet - 2022

©Axel Pivet - 2022

©Axel Pivet - 2022

©Axel Pivet - 2022

©Axel Pivet - 2022

©Axel Pivet - 2022

©Axel Pivet - 2022

©Axel Pivet - 2022

©Axel Pivet - 2022

©Axel Pivet - 2022

©Axel Pivet - 2022

©Axel Pivet - 2022

©Axel Pivet - 2022

©Axel Pivet - 2022

VENDUE ©Axel Pivet - 2022


©Axel Pivet - 2022


©Axel Pivet - 2022

 

©Axel Pivet - 2022


mercredi 31 août 2022

Ainsi va Bréhat





©Axel Pivet - 2022

Dans le petit matin encore gris et froid, le relief de l’Arcouest dissimule toute vue sur le large, c’est encore la campagne à proximité de la mer. A la dernière minute, du haut d’une cote, le panorama se dévoile enfin, dans toute sa majesté comme un tableau de David, à couper le souffle, perturbant profondément la concentration du conducteur. Une myriade d’îles, confettis de terre cherchant à avaler une goulée d’air en se hissant hors de l’eau. Un émerveillement saisissant devant une telle perle de la nature. Ainsi se présente Bréhat, au coeur de son archipel.

Il y a bientôt 30 ans, je me suis perdu dans ce dédale de roches, cherchant le chenal sans parvenir à le distinguer. Au navigateur extérieur l’île ne se laisse pas facilement gagner. Au voyageur d’aujourd’hui, il suffit d’un bond de sauter dans la navette et d’un autre bond franchir le détroit depuis l’Arcouest, se laisser déposer sur le confort d’une cale pour rejoindre Port Clos sans plus d’effort que de savoir où porteront ensuite ses pas. Loin du cirque d’alors, sans GPS, le mouillage à prendre en solo, l’annexe à gonfler puis trouver son chemin dans le soir tombant jusqu’au premier bistrot voulant bien accueillir un voileux hirsute de passage.

 

©Axel Pivet - 2022


C’est en père de famille que je reviens des années après mais en moi la vibration originelle est toujours là qui résonne en ce lieu magique. Ainsi en va-t-il des îles, évoquant les voyages extraordinaires, le lointain d’une expédition, les richesses à découvrir. On ne se refait pas, à presque 50 ans aborder une île me renvoie à des jeux d’enfant quand il est possible d’être contrebandier en Optimist, quand une plage de Bretagne devient une île déserte des Caraïbes. Ainsi va Bréhat, du sommet d’une hauteur surplombant un camping, avec les cohortes de touristes en marche, j’y ai vu une île déserte, faisant abstraction de la foule en plongeant le regard dans l’infinie beauté d’un paysage envoûtant, nettoyant d’un coup de pinceau les petites taches gênantes, plissant les yeux pour que Bréhat se dévoile à nouveau vierge, livre ouvert dont on lit une nouvelle page en portant le regard dans une autre direction. Et quel livre ! De ceux qui continuent de grossir au fur et à mesure que l’on progresse dans leur lecture.

 

©Axel Pivet - 2022


Car la marée entre en scène qui réécrit les pages déjà lues, car la lumière prend la plume à son tour pour tout redessiner et offrir une autre lecture. Mais volage, cette lumière offre de nouveaux habits à la vision sur le paysage, crée de multiples combinaisons avec la marée, déclinables à l’infini.

 

Le pinceau devient ivre, fou de bonheur lui qui peut se lâcher sur le carnet, jouer comme il l’entend sur la palette des couleurs pour faire vibrer celle des émotions, dessiner et redessiner une même vue sans que jamais ce ne soit la même.

 



©Axel Pivet - 2022

La mer se glisse entre les cailloux, recouvre la grève, fait danser les bateaux au mouillage en les sortant de la léthargie de l’échouage. Debout les crabes, la mer monte ! Avec la marée vient le vent, avec le vent viennent les voiliers, le bal peut commencer. Les danseurs avancent doucement jusqu’à la piste, franchissant les passes, embouquant les chenaux jusqu’à l’eau libre et l’archipel s’anime subitement. Les voiles à la surface de l’eau sont le reflet des ailes des goélands dans le ciel, taches blanches ou colorées qui jouent avec le vent, se jouent des courants, enroulent les balises et évitent le récif. Sous le soleil c’est la foule des grands jours, certains ont sorti leurs plus beaux atours, spis bariolés, génois colorés. 

Et soudain, le silence se fait : au milieu de la flotte se dégage un vieux gréement aux voiles bistres, vieille dame pleine d’élégance au passage de laquelle chacun sur l’eau se retourne. Mais une vieille dame que chaque marin regarde en connaisseur comme si elle était une jeune fille aux atours affriolants, fleur de beauté dont on aimerait prendre la barre, sentir le bois de la coque vivre sur la vague, chaque poulie grinçante réciter une poésie douce à l’oreille. Mais la vieille dame poursuit sa route de grande dame, digne dans son élégance, sûre de son chemin, fière de l’effet qu’elle ne sait que trop bien avoir provoqué chez ses admirateurs. Mes pinceaux se sont violemment imprégnés de son souvenir pour la faire revivre demain dans l’atelier.

 

©Axel Pivet - 2022


Ainsi va Bréhat, la tête se tourne et le regard est capté par l’autre spectacle tout aussi infini en cette fin d’été, le concert philharmonique des fleurs sous la baguette du maestro Soleil. Ce n’est plus un rêve d’un enfant dissimulé dans un adulte, Bréhat prend bien des airs d’exotisme à portée de main du littoral breton. Les pinceaux peuvent bien chercher dans la palette toutes les nuances offertes aux yeux, la déclinaison semble elle aussi infinie. C’est un poème en vers, un alexandrin en verts dont jaillissents des pépites de garance, des explosions de gomme gutte, des saveurs d’alizarine, des chatoiements d’indanthrène, des dialogues savoureux entre cobalt et turquoise. Les pages du carnet en frémissent de bonheur, se gondolent sous ces étalages à n’en plus finir des agapanthes, passiflores, hortensias, géranium (de Madère, excusez du peu !) mistral, eucalyptus. Ma grand-mère s’est toujours moquée de mon incapacité à connaitre les noms des fleurs, ici je suis un béotien qui ne sait plus ni lire ni écrire  tant il m’est impossible le mettre un nom sur tout ce que je vois. Ainsi va Bréhat.

 

Comme sur chaque île, la réalité du marcheur est de tourner en rond mais l’illusion fait le reste, le sentier fait sensation qui dans un sens raconte une histoire et dans l’autre une nouvelle. On pourrait s’y perdre en s’en donnant la peine.

 

Ainsi va Bréhat, qu’il faut restituer à sa quiétude quand la marée des visiteurs reflue vers la terre. Un regard en arrière, le sillage de la navette se referme sur le rêve éveillé qui reste ancré là-bas. Heureusement mon rêve est précieusement conservé dans les pages de mon carnet, rangé dans la soute à voiles de ma mémoire, prêt à hisser pavillon haut quand le vent des souvenirs fera claquer les pavillons dans les haubans.

Retour à terre en attendant…


©Axel Pivet - 2022




mardi 8 février 2022

Patrouilleur de Haute Mer



 

©Axel Pivet 2022

Les patrouilleurs de haute mer (PHM) étaient autrefois désignés sous le vocable "aviso", terme issu de la langue espagnole utilisé pour les petits navires rapides assurant des fonctions de liaison et communication entre les flottes et la terre.

Avec le développement des moyens de communication à grande portée, cette fonction a disparu au profit de la capacité de patrouiller à longue distance en autonomie et avec une souplesse d'emploi que des frégates n'ont pas nécessairement.

D'où la modernisation de la désignation plus en adéquation avec leur mission actuelle.

Cela reste des bâtiments anciens, issus d'un programme de 1969, qui ont de ce fait une ligne très harmonieuse dessinée avant tout pour répondre à un certain confort de navigation et non pour des préoccupations de furtivité.

Une ligne idéale à peindre !

©Axel Pivet 2022



vendredi 4 février 2022

L'escadre de Brest

©Axel Pivet 2022


Les marins français portent un uniforme célèbre dans le monde entier ; le pompon rouge du bonnet (improprement appelé rachi dans le langage terrien) est réputé porter chance lorsqu'il est touché en embrassant le marin. Est-ce pour éviter tout abus que le tricorne a été choisi pour les femmes ?

Que de souvenirs...


©Axel Pivet

Du vent dans les voiles


©Axel Pivet

La timidité avant d'embarquer


©Axel Pivet

Embarquement d'hiver en caban


©Axel Pivet

Admirer l'escadre


©Axel Pivet
Chanter sous la lune
 

vendredi 21 janvier 2022

Temps de brume

©Axel Pivet 2022


La campagne au petit matin d'hiver se réveille drapée d'un voile diaphane qui pousse à relever le col pour se préserver de l'humidité. Où que tourne le regard, ce n'est que lumière grise, masse informe qui supplante le paysage habituel.

Où que portent les yeux, la campagne a disparu. Une gomme a été passée par quelque géant, un lavis de teinte rompue a été passée par un pinceau du ciel, il n'est plus une ligne qui soit nette.

De loin en loin, quelques formes surgissent, masquées par une perspective atmosphérique rapprochée ; cette sensation d'effacement devrait n'avoir lieu qu'au loin mais ce matin on peut la toucher de la main. Un pas en avant devrait suffire à atteindre cet horizon lointain pourtant si proche, mais il n'est rien à faire, il recule quand je m'approche.

Les bruits se jouent du goniomètre interne mais y a-t-il encore du bruit ?

Des fantômes s'agitent, qui deviennent formes floues avant de prendre corps au travers du banc opaque. Le jour petit à petit avale cette couverture et dévoile quelques mystères. Mais dévoiler n'est pas révéler, l'imagination garde sa fertilité devant ce spectacle.

Je passe devant un portail qui parait tombé d'on ne sait où ; seul, ouvert, sans ces murs auxquels il devrait être adossé comme tous ses semblables. Et au-delà ? Les grilles ouvertes invitent à poser le regard mais elles ne s'ouvrent que sur des silhouettes. Les grilles sont ouvertes car finalement, la brume suffit à préserver ce qu'il y a au-delà. Les piliers me toisent, circulez, vous voyez qu'il n'y a rien à voir.

Alors je circule.


©Axel Pivet 2022

 

mercredi 19 janvier 2022

Brèves d'audience

©Axel Pivet 2022

Audience en référés au tribunal judiciaire de Paris.
Croquis sur le vif réalisés au stylo plume Lamy Safari, l'encre étant ensuite diluée au pinceau à réservoir d'eau.
Carnet A5.

mardi 18 janvier 2022

Exposition biennale Palais Salon 2022



Palais Salon 2022 se tiendra au Palais de justice historique de Paris du 24 au 28 janvier 2022.
Biennale des artistes de la famille judiciaire, l'exposition regroupe les oeuvres (peintures, photographies, sculpture, icônes) réalisées par des avocats, greffiers, magistrats ainsi que par les membres de leurs familles.

La majorité des exposants est donc constituée d'artistes non professionnels, plutôt des professionnels artistes.

C'est l'occasion de découvrir des talents parfois cachés ou insoupçonnés chez certains, dans une grande diversité des talents, des styles, des sujets traités.

Il n'y a en effet aucun thème imposé et la justice n'est que peu représentée, ce qui n'a rien de paradoxal : l'art est le plus souvent une passion qui permet d'évacuer les tensions du quotidien judiciaire, l'évasion est donc recherchée bien au-delà des enceintes de justice.

Sous l'enseigne des Aquarelles du Croque-Maître, j'exposerai quatre aquarelles sur cartes marines anciennes, de 1887 à 1923, toutes sur le thème des marines.


©Axel PIVET

©Axel Pivet

©Axel PIVET



©Axel Pivet

 

mercredi 12 janvier 2022

Eloge de ne rien faire, carnet d'audience au tribunal judiciaire de Paris


Salle d’audience des référés du tribunal judiciaire de Paris, véritable grand messe tant la foule d’avocats est compacte. 

En cette période de pandémie, la présence du public n’est pas encouragée, les robes noires sont donc quasi exclusives. 

Il faut faire la queue pour faire inscrire son dossier dans la pile, premier arrivé, premier servi, premier à plaider. 

Or le temps d’arriver et me voici en queue de peloton. Les renvois étant appelés en premier, puis les affaires plaidées, s’ouvre devant moi l’abysse du temps d’attente, temps incertain, variable selon les péripéties d’audience. 

Des dossiers sont à peine plaidés, d’autres provoquent des débats houleux, certains enfin, en matière de construction, appellent en une fois jusqu’à 15 avocats. 

Ceux-là vident la salle d’un coup. 


Difficile de travailler, assis sur un banc à la longue parfaitement inconfortable, difficile de lire car tout est source de déconcentration. 




Alors le mieux est d’accepter comme un luxe de ne rien faire. 

Savoir se laisser gagner par le loisir de ne pas avoir à réfléchir, de ne pas avoir à rédiger, à motiver, à argumenter, à négocier. 

Admettre que l’on peut se retrouver dans une salle d’audience comme on peut l’être dans son salon près d’une cheminée qui ongle doucement, se laissant gagner par une douce torpeur, regardant sans rien regarder, autour de soi, profitant juste de l’instant présent. 

Dans une vie de professionnel libéral, cela peut paraître une hérésie, quand tout devrait être facturé. 

Mais il arrive des temps où si rien d’autre n’est faisable, se débattre ne servirait à rien. 

C’est comme un temps volé, un temps sorti de nulle part puisqu’il ne devrait pas exister. 

Admettre de ne rien faire et admettre de ne pas s’en sentir coupable. Qu’il est doux de ne rien faire quand tout s’ajoute autour de soi !



 

lundi 3 janvier 2022

Bonne année 2022

 


Si 2021 a été une année complexe, nous avons été ballottés entre inquiétudes et incertitudes. Les informations sont venues nous balayer comme la mer attaque les rochers avec acharnement, sans relâche.

Mais comme les rochers résistent à ces assauts permanents, nous aussi pouvons résister et au milieu de la tempête, nous redresser. Au milieu de la tempête, un phare continue d'éclairer, avec obstination.

Après la tempête le calme vient prendre son tour et offre des occasions de nous épanouir, de repartir de plus belle.

Le marin à la barre réduit la vitesse dans les vagues en prenant des ris dans ses voiles et peut se laisser aller par calme plat en lâchant tout pour filer de plus belle : à nous d'en faire autant ! 

Que 2022 soit pour vous une année lumineuse et en couleurs !