©Axel Pivet |
Dimanche à Paris quand il fait si chaud qu'il est pénible de rester en plein soleil, il est un lieu admirable où trouver de la fraicheur sans pour autant s'enfermer : la Seine. Le vent s'y engouffre, l'eau fait remonter une vraie douceur.
Pour qui n'a pas son propre bateau, reste à prendre le bateau-bus ou encore et plus classique les bateaux-mouche du Pont de l'Alma.
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Piège à touristes diront certains, mais on ne voit jamais si bien une ville que depuis son fleuve, surtout quand, comme Paris, elle a été bâtie au fil des siècles autour de son fleuve.
Inutile en outre de chercher à s'installer au milieu de la foule, notamment pas sur le pont supérieur qui certes offre la plus belle vue, bien dégagée, mais oblige à supporter les cris, ceux qui parlent fort, ceux qui se lèvent dès qu'ils aperçoivent quelque chose, ceux qui vous demandent de les prendre en photo.
Il suffit de s'installer sur les côtés du bateau, lieu peu recherché car ne permettant de ne voir qu'un bord de Seine à la fois, mais ô combien précieux d'autant qu'il n'est pas équipé de hauts-parleur et ne diffusent donc pas la ritournelle touristique de présentation de la ville.
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Carnet à la main, calé sur une planchette à pinces pour tenir au vent, la plume du stylo peut capter dans l'instant, le plus brièvement possible, la silhouette d'un monument, une ambiance de quai.
Pas le temps de peindre, il faut juste croquer la forme en sachant que les perspectives se déforment au rythme de la progression du bateau.
Les yeux font le reste, mémorisent fermement les couleurs, les ombres pour pouvoir le soir venu poser des touches de couleur sur les croquis du jour.
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J'aime ces déambulations au milieu de Paris. Non le bateau-mouche n'est pas qu'un piège à touristes, il est aussi le parfait vecteur pour voir Paris avec pour compagnon le bruit de l'eau (d'où l'avantage et l'intérêt de ne pas aller au milieu de la foule qui ne sait pas profiter de ce calme relatif mais dépourvu de la fureur des bruits de moteurs).
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C'est une évidence à dire, la Seine est la plus belle avenue de Paris et il ne faut pas avoir de snobisme mal placé pour savoir en profiter. Les quais en sont des trottoirs toujours animés en cette saison. Près de Tolbiac nous apercevons d'abord le cours de Zoumba, puis le tango, la valse et enfin du rock, en plein air avec public captif tout autour.
Plus loin ce sera du jazz, ou des transat pour buller au soleil, des guinguettes pour boire au frais.
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Vraiment en faisant cette promenade on se comprend l'effet que Paris peut faire sur les visiteurs, nous dont c'est le quotidien et ne savons plus en profiter préférant en voir le côté sombre que de s'éblouir devant ses beautés.
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A écrire ces lignes je me doute que certains hausseront les épaules, quel abaissement pour un parisien que se mêler aux hordes de touristes armés de leurs perches à selfie. Eh bien je revendique ce petit bonheur, voir Paris au ras de l'eau, en amoureux, profitant de la fraicheur qui monte de la Seine, en sélectionnant les bruits que l'on veut percevoir. Que les snobs passent leur chemin et laissent la place à ceux qui savent apprécier.
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Qu'il fut doux ce dimanche sous le soleil, main dans la main, comme seuls au monde parmi la foule qui fait aussi Paris. Paris restera toujours Paris, que l'on apprécie au rythme lent d'un bateau qui glisse sur la Seine.
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