Aujourd'hui, j'ai replongé dans le plaisir de bricoler sur un bateau. Voici deux jours je suis passé aux Affaires Maritimes de Lorient pour faire immatriculer "Pistache" à mon nom et par la même occasion transférer son port d'attache ici.
Un bâtiment au bout d'une rue qui perce vers le port de pêche, long et bas de hauteur ; l'accueil caractéristique de ces anciens bâtiments administratifs se tient dans une pièce qui semble ne pas avoir de fin, tel un corridor où le public est séparé des agents par un meuble guichet courant sur toute ces longueur.
Au loin une dame sans âge me fait signe, son guichet ne correspond pas à celui auquel j'aurais dû m'adresser selon la liste à l'entrée mais elle est seule dans cette immensité.
Le temps de saisir quelques informations, de se lamenter à essayer de comprendre pourquoi le logiciel refuse d'enregistrer les données qu'il va falloir à nouveau saisir, de pester contre l'imprimante qui n'était pas chargée du bon format de papier et me voici avec une petite carte de couleur bleue qui atteste que désormais je suis propriétaire de ce petit pêche-promenade à voile.
L'hiver va bientôt commencer et avec lui les températures trop basses pour appliquer de la peinture. Il n'est possible que de bricoler deci-delà, assez pour goûter au plaisir de cette activité.
En ouvrant un pot de mastic destiné à combler les trous et aspérités qui parsèment légitimement une coque qui en a vu d'autres, c'est une odeur si familière qui s'en dégage qu'elle me renvoie des années en arrières quand vivant en Bretagne mes temps libres étaient consacrés à bricoler sur mon bateau, déjà.
Une joie enfantine qui rappelle qu'avant de sortir à la voile il y a toujours mille réglages à faire, autant de petits travaux comme si pour un marin il y avait toujours quelque chose de plus à installer pour peaufiner le bateau et le rendre plus fonctionnel. Rien à voir avec une voiture où l'on jette négligemment ses affaires n'importe où ; dans un bateau on accroche ses affaires, on les glisse dans un vide-poche faute de quoi il sera difficile de retrouver quoi que ce soit, en tout cas de sec.
Alors à terre le marin se pose dans son bateau et se revoit en mer pour se dire ce qu'il doit améliorer pour répondre à une difficulté rencontrée un jour. Quand on n'a pas encore navigué à bord, juste après l'achat, on se projette en mer avec ce nouveau bateau, on s'imagine en pleine navigation. Le vide se fait tout autour, le bruit du vent dans les arbres devient celui qui secoue la voile et propulse le bateau.
Alors on peut se laisser aller à rêver, pour un peu on ferait semblant de tenir la barre et on sortirait les jumelles pour scruter au loin.
Mais en attendant il faudra naviguer sur papier, rester des heures le nez plongé dans une carte marine pour conserver en mémoire chaque caillou, les avantages et dangers de chaque passe. Et là aussi s'imaginer naviguant dans ces eaux pour l'instant de papier, se dire que telle destination serait passionnante à visiter.
Un plaisancier consacre à peine 5 % de l'année à naviguer , le reste du temps il en rêve...
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