Une journée entière à marcher, déambuler, visiter, dessiner, goûter aux plaisirs de Rome, forcément cela donne aussi envie d'une pause détente en fin d'après-midi. Direction la piscine de l'hôtel, sensée être un lieu au calme que fréquente plutôt une clientèle formée d'équipages des compagnies aériennes en escale à Rome, mais ce jour-là assaillie par une horde de bikers de tous âges, tatoués jusqu'aux sourcils, buvant bière sur bière au son d'une musique à faire fuir. Bienvenue dans la "Pool party" organisée par le club local des Hell's Angels...
La salle de fitness en sous-sol est d'accès réservé aux clients de l'hôtel, loin du bruit et de cette fureur mécanique, donne l'occasion puisque nous n'avons pas fait assez d'exercice (seulement 13 km de marche à cette heure) d'en ajouter une couche.
Cette entrée en matière donne enfin la possibilité d'envisager un dîner à l'italienne et c'est en cherchant à ne pas tomber dans les pièges à touristes que bien entendu nos pas nous ont directement guidés vers un haut-lieu de cette activité, la Place Navone...
Peu importe, une petite table nous attend en bordure de terrasse avec une vue parfaitement dégagée sur la fontaine des Quatre Fleuves du Bernin, qu'anime le bal des promeneurs au son des musiciens de rue faisant le tour de la place, s'arrêtant devant chaque terrasse pour jouer leur répertoire.
Des lueurs montent puis redescendent, le dernier jouet à la mode des vendeurs à la sauvette, sorte de personnage illuminé par une diode projeté en altitude par un élastique, redescendant comme un hélicoptère.
Goûter des pastas (en quantité somme toute plus que limitée, loin de la plâtrée à laquelle on aurait pu s'attendre) et ainsi garder un peu de place pour découvrir le Tartuffo. Tre Scalini se fait une gloire de ce dessert glacé, avant de constater que l'établissement voisin s'honore d'être LA maison du Tartuffo. Manifestement il en va du Tartuffo comme de la galette en Bretagne.
Et pour rester en forme, encore un peu de marche à pied digestive qui mène vers le Tibre, et de là vers le Château Saint Ange et tant qu'à être là autant aller voir le Vatican de nuit, remonter la Via della Concilazione étonnamment vide et profiter de la Place Saint Pierre dégagée de ses visiteurs.
Souvenirs émus de notre voyage ici même il y a 3 ans organisé pour aller rencontrer le Saint Père.
Dimanche se lève au bord de la piscine redevenue calme mais avec d'autres vacanciers arrivés dans la nuit ; rapidement le bassin prend des allures de périphérique aux heures de pointe. Quitte à fréquenter de la foule, inutile que ce soit en maillot de bain, direction le centre ville pour goûter encore une fois de son ambiance, du contraste de la chaleur ambiante avec la fraicheur d'une placette ombragée ou qui se dégage d'une fontaine.
Une pensée pour cette ville qui de toute son histoire n'a jamais manqué d'eau grâce aux fleuves, rivières et lac souterrains, et qui en cet été 2017 envisage de procéder à des coupures d'eau.
Mais il est temps maintenant de songer au retour, prendre le Leonardo Express à Termini pour rejoindre Fiumicino. Cette fois le train est rempli, notamment de voyageurs qui se pensent seuls au monde et parlent et rient à gorge déployée sans le moindre souci de la gêne qu'ils peuvent occasionner aux autres... Croisons les doigts qu'ils ne se rendent à Paris.
L'expression nez à nez prend tout son sens pendant le temps d'attente pour l'embarquement : l'avion est là, devant la baie vitrée du terminal et une place m'attend presque dans l'axe pour en faire le portrait. Souriez !
Concert de dérives aux flammes de compagnies aériennes européennes, toutes ici membres de la même alliance Sky Team. On est en famille...
La vue par le hublot fait partie intégrante du voyage qu'elle vient prolonger. La côte italienne se dessine sous les ailes dès le décollage, les îles se dévoilent les unes après les autres avant que l'avion ne se fasse happer par les nuages. Puis la plaine du Pô se laisse voir et enfin opère la magie des Alpes suisses (nous sommes assis sur tribord, l'autre rang à gauche profite du Mont Blanc). La couleur marron est teintée de violet depuis cette altitude, que troue une tâche du blanc des neiges éternelles (mais sont-elles si éternelles que ça ?...).
Puis c'est la remontée dans le nord, la frontière avec la France est passée à la verticale du Lac Léman. Les nuages désormais seront le seul paysage à apercevoir, les turbulences entrent dans la danse.
Il faisait 31° au moment du décollage à Rome, le pilote nous en annonce 21 à Paris. La pluie fouette le hublot, comme pour aider à ne pas regretter que le week-end soit déjà fini. Lundi sera un jour comme un autre, assis à son bureau à traiter les dossiers qui restent avant les vacances. Un jour comme un autre mais plus riche de belles images engrangées au long de ces rues chantantes et un carnet gonflé de souvenirs croqués à la volée au bonheur du pinceau.