Retour à Perpignan pour une petite semaine de vacances entre Noël et le jour de l'An ; la météo est plus clémente qu'ailleurs en France ce qui signifie promenades au menu, chaque jour et si possible sans jamais revenir au même endroit.
Ouvrons les pages de ce carnet.
Argelès est située au sud du cordon littoral, juste avant qu'il ne soit rejoint par le massif des Albères, la pointe des Pyrénées entrant dans la mer. Grande plage bordée de pins, la stations balnéaire a des airs de ville morte en cette saison : toutes les maisons du front de mer sont fermées, ainsi que les hôtels.
Matin de Noël près des dunes de Canet-Plage. Au sud de cette station, le village cède la place à la nature et les dunes prennent le relai du remblai bien droit qui sert de promenade. Ce matin-là, des nuages chargés remplissent le ciel et recouvrent la mer ; relève ton col promeneur, on croirait un paysage de la Mer du Nord.
Soir du 25 décembre, c'est la traditionnelle rifle des Templiers, à Collioure. Dans toutes les salles on se presse pour trouver une petite place assise autour des grandes tablées, chacun s'équipe de son ou ses cartons, les jetons sont prédisposés sur les tables en petits tas et enfin, Robert "le nommeur" prend la parole et lance près de 2 heures de show en tirant les numéros. Ça hurle tout ce que ça peut pour l'inciter à sortir le bon numéro jusqu'à entendre le "halte !" qui indique qu'un joueur a rempli sa quine. Chaude ambiance mais mal de crâne garanti à la sortie, entre le bruit et la chaleur.
Partout le Canigou se laisse apercevoir mais les centres commerciaux offrent les points de vue les plus dégagés pour profiter de la belle robe enneigée de la "montagne sacrée" des catalans.
Randonnée dans les hauts de Valmy, sur les pentes de la Massane. Plus de 2 heures sont nécessaires pour atteindre le sommet et la Tour Massane, mais quelques balcons, moins hauts, offrent un point de vue panoramique sur la plaine du Roussillon, depuis Argelès là à droite jusqu'au cap des Trois Frères tout là-bas ; à gauche Elne blottie autour de sa cathédrale et plus loin Perpignan.
Excursion en Espagne. La station de l'Escala est si courue en été qu'elle en est infréquentable mais en plein hiver elle rappelle ces stations du sud de l'Espagne, créée aux temps des splendeurs du tourisme et transformées en villes fantôme par la crise de 2008. Les restaurants sont fermés, le port de plaisance est à l'arrêt, peu de monde dans les rues.
Alors que le vent se lève, je m'arrête devant une rangée de "pointus" traditionnels, tous colorés. Je n'aurais pas le courage de les dessiner globalement, le vent se renforce et le froid avec. Une tempête tombe violemment sur la station, la voiture en est secouée et fouettée par les vagues qui claquent sur les rochers.
Dans la petite crique de l'Empuriès, sous les ruines archéologiques de l'ancienne cité d'abord grecque puis romaine, le vent m'arrache mon chapeau. C'est couvert comme un esquimau que je découvre cette vue sur la baie de Rosès que l'on aperçoit au loin, s'agrippant aux flancs de la montagne. Empuria Brava se distingue facilement, taillée avec ses immeubles au garde à vous.
Dernier jour avant de prendre la route, dernière promenade vers les étangs de Canet. De là, la vue vers le Canigou et son massif environnant est libre sur presque 180°. Dissimulé entre quelques roseaux je croque ce qui sera l'aquarelle de la carte de voeux du cabinet pour cette année. Quelques nuages s'accrochent aux sommets ; le vent est froid et mord les doigts, je referme à regret ma palette et mon carnet dans le même temps.