dimanche 18 septembre 2016

Dans les rues de Paris

Avoir un carnet dans son cartable pour marcher en plein Paris pour être à l'affût d'une occasion de croquer. Debout en faisant la queue ou plus fréquemment assis derrière les vitres d'un bistrot, en déjeunant, toutes les occasions sont bonnes pour laisser la plume et le pinceau capter l'ambiance d'un point de vue.
Parfois assis sur mon scooter stationné juste là où il faut, comme ici pour capter la perspective sur le Sacré Coeur.


Paris et ses bistrots, sas salons de thé, autant de lieux qui appellent au calme, idéal pour un bon dessin. Il y a toujours quelque chose à  voir, même un simple détail qui parait insignifiant.


Quand la vue manque de charme, bouchée par un camion tagué inesthétique, il faut faire avec, se l'approprier pour en tirer un fragment de vie parisienne.


Même au bureau une petite pause donne l'occasion de rendre une vue qui à force d'être familière mérite d'être croquée.


Que dire de l'ambiance d'un bar presque abandonné, où le serveur vous laisse tranquille sans vous imposer de consommer davantage. De lourdes tentures apportent un sentiment cosy propice au calme.



Sans les policiers qui stationnaient devant et qui ont attiré mon regard, je n'aurais pas remarqué, derrière une porte quelconque, ce jardin pourtant ouvert au public. C'est le plaisir de Paris qui laisse entre apercevoir des délices derrières des murs, des portes qu'il faut savoir franchir pour en profiter.


Avec leurs tours et détours, les rues de Paris et de ses proches banlieues jouent sur des perspectives toujours plaisantes, telles des rampes de lancement qui guident le regard au loin.


Jour de pluie, il faut trouver refuge au chaud. La perche du métro de style Guimard ressort du reste de l'environnement comme si tout était terne sauf ce point.



Enfin se poser dans un jardin et regarder couler la Seine, profiter des perspectives sous les arches des ponts, comme une invitation au voyage.



samedi 17 septembre 2016

Week-end en Belgique


L'occasion m'avait déjà été donnée de passer par Bruxelles mais pas encore de la visiter. J'aime ce plaisir de déambuler en découvrant tout, de pouvoir être saisi par la beauté d'une place quand on arrive au détour d'une rue, quand subitement le champ de vision s'élargit pour offrir une vue incroyable.

"Et nous voici sur la Grand Place, sur le kiosque on joue Mozart..." chantait Brel, même si c'était du jazz plutôt que du Mozart sur le kiosque on y jouait, devant un parterre de public assis sur des chaises tandis qu'un second kiosque attendait d'accueillir public et groupe suivant.

Le bâtiment de la Mairie nous surplombe, il faut se tordre le cou pour en apprécier la perspective grimpante, qu'un croquis rend comme écrasé.


Plus loin dans une petite rue, niché sur une placette à l'angle de deux immeubles, le Manneken Pis nous regarde de son air placide, toujours heureux de se soulager à jet continu mais aujourd'hui habillé en pompier du Hainault. Une lecture sur la grille nous apprend que son premier costume daterait de la fin du XVIIème et le second costume lui fut offert par le roi de France Louis XV ! Le lendemain de notre visite, pour le 11 septembre, un costume de pompier de New-York était déjà annoncé.


Bruxelles n'est pas une grande ville en son coeur, mais elle s'étant dans sa périphérie par d'adorables quartiers pavillonnaires, aimablement agrémentés de verdure, de parcs, de rues qui leur donnent des airs presque anglais. Le piéton peut traverser sans crainte, l'automobiliste prendra le temps de le laisser passer, ce qui change radicalement des rues de Paris.


En quittant Bruxelles et à une heure de route en direction de la France, le parc de Pairi Daiza mérite de passer une bonne journée entière. A la fois jardin zoologique et parc du monde, le promeneur se trouve projeté dans desunivers lointains admirablement reconstitués : la Chine, l'Indonésie, l'Afrique, le Grand Nord, les profondeurs abyssales en compagnie du Capitaine Némo. La grande tour, vestige de l'abbaye qui se dressait ici, donne le sentiment d'être dans un décor d'Indiana Jones en Inde, ou peut-être dans les ruines où trône le Roi Louis du Livre de la Jungle.


Du côté de l'Asie, les temples et petites pagodes ponctuent le cheminement du promeneur, qui au bout d'un parcours comme un labyrinthe aux côtés de grues cendrées, de cigognes et d'oies, peut s'il a le courage de patienter en faisant la queue, avoir la chance d'apercevoir le couple de Pandas géants et son bébé né en juin dernier. Pour notre passage, la famille dormait dans une grotte, dans trois enclos distincts et nous en aurons surtout vu une énorme boule de poils ! L'émotion quoi qu'il en soit sait être au rendez-vous.


Déjà l'heure de repartir, un week-end est trop court pour tout voir ou tout apprécier, mais donne déjà l'envie d'y revenir, vers ce pays qui parait si paisible quand on arrive de France.





mardi 13 septembre 2016

La vue sur le Scorff au fil des temps




Voici une vue paisible que je ne peux m'empêcher de croquer à nouveau à chacun de mes séjours à Lorient : les boucles du Scorff vues depuis la colline du Roze telles qu'elles se dévoilent depuis le jardin de la maison.


Dans le champ de vision, quelques toits du hameau en contre-bas et au-delà des paluds l'ancienne poudrière puis fermant la vue le toit de la forme de construction de l'arsenal de Lorient.
Dans l'eau, les piles de bois de Pont Brûlé font surgir ce vestige d'un pont détruit par les Alliés pendant la guerre.


Au fil des ans j'ai peints ici, depuis la terrasse de la maison ou son premier étage, cette vue toujours hypnotisante et étonnante, toujours la même mais toujours changeante.
Le style de dessin évolue aussi dans les croquis réunis ici, comme la marque du temps qui passe et des saisons qui se succèdent dans les pages du carnet.




Parfois de la pluie, parfois du temps gris, souvent des soleils radieux mais jamais la même lumière : c'est cela aussi la Bretagne, la douceur d'un climat jamais violent même aux jours des pires tempêtes.



Et puis un matin au réveil, la magie d'une lumière presque diaphane, des tons allant du sombre de l'eau au clair de l'aurore qui perce la nuit, les reflets de ce mirage dans l'eau qui pousse l'obscurité petit à petit vers la berge. Une lumière si belle et qui évolue si vite qu'il n'est pas question de faire une esquisse : il faut croquer directement au pinceau ces couleurs qui vont s'atténuer trop vite. Capter l'instant pour en capturer l'éclat.



Renouveler l'exercice un autre jour, à une autre heure, simplement parce que cette vue a un je-ne-sais-quoi d'envoûtant, qu'en la voyant l'envie de la peindre me reprend sans que je ne sache bien pourquoi.


Parfois, certains détails de la vue manquent sur le croquis mais à cela deux raisons bien simples. Il arrive que ces détails (le Pont Brûlé par exemple ou l'ancienne poudrière) n'aient pas d'importance dans la beauté de l'instant que l'aquarelle cherche à traduire ; il arrive aussi que la taille du support ne permette pas d'accorder de l'espace à ces détails. Un carnet d'aquarelle au format A6 qui a la mérite de tenir dans la poche, impose un style de dessin épuré.






jeudi 8 septembre 2016

La grande boucle

Paysage du Lot et Garonne, depuis une aire de repos.

Quand les joies de l'été touchent à leur terme, qu'il faut replier les affaires et entasser les bagages dans le coffre de la voiture, une sorte de rituel se met en place chez nous depuis plusieurs années maintenant : faire le tour de la partie ouest de la France, partant de Lorient en Bretagne pour rentrer à Paris via, détour minime s'il en est, Perpignan dans le Roussillon.

Aérodrome de Millau-Larzac, que l'on aperçoit depuis les fenêtres du restaurant d'étape

Occasion de voir en deux jours toutes les évolutions du paysage de notre belle France, l'architecture qui se modifie au fur et à mesure des kilomètres, la végétation supplantée ici par des espèces qu'on ne trouvera pas là-bas.

Cité médiévale de Carcassonne, depuis l'aire de repos du Belvédère

De littoral en plaine, de colline en vallée, des montagnes à gravir puis à redescendre, des champs à perte de vue ou des forêts ombrageuses, des campagnes puis des villes agglomérées.

Viaduc de Garabit

Quelle synthèse en si peu de temps que la plume et le pinceau vont conserver au creux des pages d'un carnet voyageur.

Le panorama depuis le hameau de Balsac

Dans le Bourbonnais, une ferme

dimanche 4 septembre 2016

Peindre en mer


Un bateau n'est pas le lieu le plus stable qui soit, avec sa tendance à vouloir se mouvoir sur trois axes, le plus souvent d'ailleurs les trois en même temps. Dessiner en mer relève de la haute dextérité, du désastre absolu ou d'une certaine chance quand les conditions de mer sont favorables.


Quand on est simple équipier, il y a toujours quelqu'un d'autre pour veiller à la marche du bateau pendant l'exécution du dessin ; le seul soucis est la rapidité avec laquelle l'angle de vue sur le sujet s'ouvre, les perspectives se modifient, et le dessin final ressemble peu à l'original.



Dessiner en revanche en étant seul à bord présente une autre dimension : il faut porter son attention sur le croquis et sur la marche du bateau, même lorsque celui-ci est simplement mis en panne. Vent et courant se chargent de déplacer le bateau surtout là où il ne faut pas qu'il aille, si possible sur la trajectoire d'un ferry.




Par vent très calme, la mer prend des airs de lac, le bateau ne bouge presque plus et le dessin se fait plaisir. Jusqu'à ce que le bateau soit presque en collision avec une balise ou un autre qui ne regarde pas davantage devant, tout occupé à pêcher.

Peindre en mer, peindre depuis la mer. Les perspectives vues depuis le pont d'un bateau sont si différentes de celles depuis la terre, même depuis une plage.




Il faut aussi raconter les escales, parler du voyage ; le carnet croqué en mer  comprend des pages depuis un ponton, depuis un port, qui évoque le plaisir de la pause à terre.