samedi 29 août 2015

Sur une plage


Le plaisir de rester sur une plage, tandis que les enfants s’agitent et cherchent à dompter le paysage en creusant des tunnels ou bâtissant des châteaux, que les mères discutent des mérites de leurs bambins respectifs, que les pères se font organisateurs de jeux.


Rester à ne rien faire si ce n’est se laisser hypnotiser par le spectacle de la mer, le ballet des voiliers et des bateaux de pêche, suivre le vol des goélands. Observer la marée qui baisse ou remonte, remarquer tous les changements qui s’opèrent dans la vue qui s’offre à nous.


Lire en laissant le soleil réchauffer chaque partie exposée du corps, sentir la caresse du vent sur une joue.
Sentir l’attrait de la mer et vouloir embarquer pour partir à l’aventure.




vendredi 28 août 2015

Une journée à Versailles


Une journée à Versailles. Il faut se présenter tôt le matin pour éviter la queue internationale qui serpente dans cet espace enclos entre la Place d’arme et la Place royale, signe visible de l’attrait toujours renouvelé que ce château exerce encore aujourd’hui. L'occasion d'un petit croquis un peu tremblant mais réalisé debout et piétinant...


On aimerait demander à chacun la raison de sa présence ici, ce qui le pousse à visiter Versailles plutôt que tout autre lieu. Nombreux sont ceux qui répondraient tout simplement « parce que c’est Versailles ! ». Au contraire, nous y sommes venus pour transmettre à nos enfants la connaissance de ce livre d’Histoire incroyable qu’est ce château. De Louis XIII à Louis XVI, nos derniers rois de l’époque féodale ont vécu ici de grandes heures. Comment ne pas sentir une vive émotion dans une chambre où il y a 300 ans s’est éteint Louis XIV ? Comment ne pas vibrer en ces salles où aux premières heures de la Révolution la famille royale a trouvé refuge contre les émeutiers présents juste derrière ces portes ?


Versailles est un écran où se joue la vie quotidienne de ces rois, la Salle du Conseil, la tribune de la Chapelle royale, la Salle du Grand couvert. Et nous voici disant à nos enfants « pense qu’en ces lieux Louis XV dansait, qu’ici Louis XIV se donnait dans le spectacle de la majesté toute puissante, qu’ici Louis XVI cherchait quelque refuge… »



Passer au jardin avec l’émotion de suivre les pas du Roi Soleil, lui qui connaissait si bien son jardin qu’il a écrit un opuscule sur « comment il faut voir les jardins de Versailles ».
Profiter en ces jours de Grandes eaux de la musique d’époque diffusée dans les bosquets pour s’imaginer projeté au 17ème siècle parmi les visiteurs qui découvraient ébahis ces incroyables agencements, quand le plus grand des rois avait décidé de domestiquer la nature environnante.


Prendre son temps au bord du Grand Canal pour un repas champêtre.





Arriver au Grand Trianon pour découvrir un lieu présenté pour échapper à l’étiquette pesante de la cour mais qui demeure d’une majesté surprenante par la beauté des lieux, la magnificence du décor, la délicatesse du mobilier. A Trianon se sont succédé tant de personnalités de l’Histoire de France, Louis XV, Marie-Antoinette mais aussi Madame Mère – Laetizia Bonaparte – l’impératrice Marie-Louise sans oublier finalement de Gaulle qui n’a guère utilisé l’appartement et les bureaux qu’il y avait fait installer.



De là aller à travers les jardins jusqu’au Petit Trianon, en passant par quelques pavillons charmants dont le Pavillon Français qui paraît être une salle de bal construite au milieu du jardin. Tout ici évoque Marie-Antoinette, la boutique souvenirs qu’il faut traverser pour rejoindre le comptoir d’Angelina lui étant d’ailleurs entièrement consacrée. Curieux destin que celui de cette princesse qui n’était pas préparée à l’étiquette de France , toute axée sur la mise en représentation du souverain, et qui n’a eu de cesse de chercher à échapper à ce voyeurisme au point de susciter tant de fantasme. Aujourd’hui que la fureur révolutionnaire s’est apaisée, un véritable culte semble voué à la dernière reine de France.





Rentrer en remontant les jardins pour admirer l’Encelade, les bains d’Apollon, les Trois Fontaines. Il y a dans ces bosquets et bassins le plus extraordinaire cours de mythologie appliquée qui soit, appliquée car pour qui sait lire entre les lignes c’est l’histoire de la jeunesse de Louis XIV qui s’y déroule en superbes allégories parfois transparentes.


Enfin revenir au temps présent lorsque franchissant la grille d’honneur on quitte ce domaine pour reprendre, comme autrefois ici encore, la Route de Paris.


jeudi 27 août 2015

En traversant la France.


La France est un doux pays, son climat y est tempéré en générant des paysages fleuris, dorés au blond des blés, profonds du vert des forêts. Parmi cet environnement si riche se nichent châteaux, chapelles et hameaux.


Prendre le temps, sortir de l’autoroute et se poser, le temps de se laisser gagner par la douceur d’un sentier au bord d’une rivière dont le courant murmure toute une histoire à qui sait le comprendre.
Se laisser gagner par la quiétude d’un paysage rural, observer en haut d’un piton un curieux ermitage, s’arrêter sur le détail d’une croix brisée.


Si nous avons un beau pays, c’est pour pouvoir en profiter. Savoir quitter le monotone ruban de l’autoroute pour prendre des chemins de traverse, ceux qui passent par des lieux insoupçonnés si souvent envoûtants. Se laisser émerveiller, permettre à la beauté environnante de nous envahir et le cœur en paix pouvoir dire « que c’est beau ». 


Reprendre son chemin car derrière cette vallée, au-delà de ce paysage, il en est un autre qui attend qu’on vienne le découvrir.


Le plaisir du pique-nique dans un petit hameau qui surplombe un vallon auvergnat, la table de bois installée à demeure sur une pelouse entre deux vieilles fermes face à la vue dégagée tandis que derrière passe le chemin qui mène, tout là-bas au loin, à St Jacques de Compostelle.



France profonde et authentiquement simple, dont la visite ressource durablement.




L'île aux Moines


Que dire sur l'Île aux Moines, dans le Golfe du Morbihan, qui n'ait déjà été écrit ? Autant laisser la plume dans son encrier et laisser au contraire s'exprimer le pinceau, pour raconter ces lumières sans cesse changeantes, qui illuminent ici un voilier tirant sur son mouillage ou là une propriété pieds dans l'eau.




A l'Est, la plage de Port Miquel tourne le dos aux courants du Golfe et offre douceur et quiétude, ici à marée descendante.

Tandis que sur la plage du Lério, les cabanes de plage regardent fièrement et pimpantes en direction de l'entrée du Golfe, là où les courants se font violents pour se jouer des embarcations.


Douceur d'un climat et beauté de la végétation, l'Île aux Moines appelle au calme, qui se goûte surtout hors saison.



jeudi 20 août 2015

A Rothéneuf, le havre du Lupin


Une nuit d’orage à succédé à une belle journée d’été, où le soleil a réchauffé doucement le sable de la grève qui pouvait se parer de teintes d’or.
A Rothéneuf, le havre reste immuable, vaste baie qu’alimente d’un côté le ruisseau du Lupin et de l’autre la force de la marée qui emplit tout ou au contraire le vide intégralement.
A marée basse s’échouent les bateaux au mouillage tandis que se lancent les pêcheurs à pieds qui profitent d’un vaste estran plat et abrité.


De toutes parts se dressent ici une presqu’ile aux falaises douces, ici une vasière aux pieds d’un bois, là des villas pieds dans l’eau alignées au-dessus d’une longue plage.
Dans un petit rio qui serpente, coloré de quelques algues, les enfants chassent les crevettes grises minuscules, des crabes microscopiques et élèvent des barrages que la marée emportera.


En haut de la plage très vite, tandis que les flots commencent leur lente migration sur la grève, dériveurs et planches à voile se préparent. Des baigneurs remontent au rythme du flot sur un sable qui chauffe l’eau.
Et soudain c’est toute a baie qui est remplie, chacun s’élance à l’assaut de cet enclos en une noria de voiles que rejoignent encore ceux qui arrivent du large en franchissant le Goulet.
Rarement un havre aura aussi bien porté son nom car sitôt franchies ces passes le marin se trouve abrité sur un plan d’eau qui lui offrira un repos compensateur.
Tandis que le vent au large se renforce et que des moutons viennent blanchir la crête des vagues, dans le havre la mer reste encore calme et les amateurs de voile peuvent profiter de conditions plus sportives.


Mais alors le ciel se fait entendre, rappelle vers les plages les aventuriers d’un instant, les premières gouttes tombent des nuages lourds et sombres que bientôt viennent zébrer des éclairs.

Et débute alors une soirée arrosée par le ciel, une nuit ponctuée de grondements et d’éclairs. Ainsi va la Bretagne où une tempête peut succéder à une belle journée sans aucun autre signe avant coureur que le vent qui doucement s’est renforcé. Mais n’est-ce pas ainsi qu’on l’aime cette belle région ?


mardi 18 août 2015

Notre-Dame des Flots


S’il est un endroit appréciable entre tous, c’est bien la chapelle Notre Dame des Flots qui surplombe la falaise à l’entrée du havre de Rothéneuf, face à la baie de Saint Malo qu’elle domine pour mieux protéger les marins qui se risquent parmi les récifs à ses pieds.


Minuscule chapelle nichée au bord d’un sentier du littoral, dédiée à la Vierge dont la statue se dresse au sommet tournée vers la mer, destination d’un pèlerinage local le 15 août qu’en Bretagne on désigne sous le vocable de Pardon.


De là le regard embrasse la baie de Chausey jusqu’au cap Fréhel et l'on peut apercevoir l’essentiel des rochers affleurant ou îlots au travers desquels se glissent les chenaux d’accès au port de Saint Malo.
Que l’imprudent qui ne connaît pas les lieux s’abstienne de s’y engager sans une bonne carte s’il ne désire ouvrir sa coque sur ces roches traitresses tapies parfois juste sous la surface !

Mais là-haut règne une paix et une sérénité sans commun. « Si l’amour de Marie en ton cœur est gravé, Passant arrête-toi et récite un Avé » : telle est l’exhortation peinte en bannière au-dessus de la petite porte de la chapelle.


Assis-toi dans l’herbe ou abrite-toi du vent contre l’un des murs de l’oratoire et profite du spectacle grandiose de la mer devant toi ; sens toute son énergie qui s’exprime dans la lente respiration de la houle les jours de calme plat comme dans la fureur déchainée d’une tempête.
Comprends comme Saint Augustin que la beauté de la Nature pousse à glorifier le Père Créateur.

Laisse-toi gagner par la magie des lieux pour t’imprégner dans les yeux ce paysage à nul autre pareil. Et quand l’heure venue il te faudra rebrousser chemin et à nouveau t’engager parmi les buissons pour retrouver ta maison, alors il te faudra mesurer la patience avant de pouvoir enfin revenir à Notre Dame des Flots…


Sursum corda !